Quel avenir pour le Stade de France ?

Le Stade de France, c'est d'abord un grand terrain, 119 mètres de long sur 75 mètre de large. Depuis 2016, la pelouse est hybride, composée d'herbe naturelle et de fibres synthétiques, et rénovée chaque année. Les deux vestiaires de 120 mètres carrés ont été initialement pensés par Michel Platini. Ils sont directement accessibles par les bus des joueurs au même niveau que la pelouse. On y trouve également des locaux à destination des arbitres, des salles d'échauffement et une infirmerie. Tout est bien pensé, ou plutôt fonctionnel. Dehors, on trouve trois niveaux de tribune, basse, intermédiaire, haute, que les 80.000 spectateurs quittent en moyenne en sept minutes. Le stade est désormais équipé de deux écrans géants de 200 mètres carrés chacun. 

C'est le stade capital, bien sûr, des équipes de France de football et de rugby. Mais pas seulement. C'est aussi une scène de spectacle exceptionnelle. Les plus grands artistes s'y sont produits. Johnny Hallyday, à trois reprises, Céline Dion, Coldplay ou encore Prince : le Stade de France est devenu une salle de concert à ciel ouvert incontournable. Le record d'affluence a été battu à l'occasion d'un concert d'Indochine, l'an dernier, avec 97.036 spectateurs. On y joue des grands classiques, le Requiem de Verdi, de l'Opéra, Carmen. 

D'autres sommets sportifs s'y sont déroulés, comme la Coupe du monde de rugby en 2007, les championnats du monde d'athlétisme, trois finales de Ligue des champions de football, dont la dernière Liverpool-Real Madrid a tourné au fiasco il y a un peu moins d'un an. Le Stade de France a aussi été le théâtre d'un attentat le soir du 13 novembre 2015 en marge du match France-Allemagne. 

Bercy et le ministère des Sports cherchent un acheteur

Ce stade reste cependant souvent une enceinte déserte, avec à peine 50 jours d'activité par an. Un cercle de béton vide, pourtant toujours éclairé sur 17 hectares, qui trône entre deux bretelles d'autoroute. Une autre particularité du Stade de France est qu'il n'a jamais trouvé de club résident. Ou plutôt, voulu trouver, car le consortium réunissant Vinci et Bouygues, chargé d'exploiter l'enceinte, recevait jusqu'en 2005 une compensation s'il ne trouvait pas preneur. 

Plusieurs candidatures ont échoué, le cahier des charges était lourd. Il y a eu la piste du Red Star au milieu des années 2000, mais les conditions n'étaient pas réunies et le consortium a ainsi reçu plus de 200 millions d'euros de compensation. Une situation dénoncée après coup par la Cour des comptes. Très longtemps, les fédérations de football et de rugby recevaient moins de la moitié des recettes les soirs de match. Depuis, un accord moins défavorable a été trouvé. Un Stade plein, c'est près de 6 millions d'euros de recettes.

Le contrat du consortium arrive à échéance aujourd'hui. Bercy et le ministère des Sports lancent un appel à manifestation d'intérêt. En clair, ils cherchent un acheteur. Alors, le PSG est-il vraiment intéressé ? C'est la question du moment. Ses équipes ont déjà planché sur le sujet, avec, par exemple, le projet de rapprocher les gradins de la pelouse. Coût de l'acquisition, au moins 700 millions d'euros. Car le Stade de France a besoin d'être rénové.