"On ne gagne rien avec des gamins". Le célèbre dicton d'un consultant anglais est inlassablement ressassé depuis vingt ans. Pourtant en Ligue 1, deux équipes étonnent avec leur effectif d'une grande jeunesse : l'Olympique Lyonnais et l'OGC Nice. La première a déjoué tous les pronostics la saison dernière en se mêlant à la lutte pour le titre avec plusieurs purs produits du centre de formation. La deuxième est la sensation du début de l'automne avec deux larges victoires consécutives : d'abord 6-1 contre Bordeaux, mercredi dernier, puis 1-4 contre l'AS Saint-Étienne, dimanche 27 septembre.
Même si elle ne concerne seulement qu'un match de la 8e journée de Ligue 1, la performance niçoise en terre stéphanoise n'est pas anodine compte tenu de la moyenne d'âge de seulement 24 ans du onze titulaire aligné par Claude Puel. En défense, le capitaine Mathieu Bodmer était le seul trentenaire de la bande, Mouez Hassen a protégé son but du haut de ses 20 ans et Vincent Koziello, qui a fait taire Geoffroy-Guichard avec un but dès la 5e minute, n'a que 19 ans et obtenait en 2013 son bac avec mention très bien. L'Observatoire du football du centre international d'étude du sport (CIES) a d'ailleurs établi que les Aiglons disposaient de la 2e équipe la plus jeune d'Europe, derrière la Real Sociedad.
À Nice, cette tendance à lancer de jeunes pousse ne date pas d'hier. "L'avenir de l'OGC Nice passe notamment par ses jeunes", disait le président Jean-Pierre Rivère l'an dernier lors de la présentation du nouveau centre de formation. En début de saison, Claude Puel avait un bilan de 16 jeunes lancés en Ligue 1 depuis son arrivée au club. Des records de précocité ont même été battus. En septembre 2012, Neal Maupay avait fait sa première apparition à 16 ans et 32 jours. Le mois suivant, Albert Rafetraniaina entrait en jeu à 16 ans et 27 jours.
À l'Olympique Lyonnais, c'est même devenu un credo. Jean-Michel Aulas, qui vante les mérites de ses jeunes dans les médias et sur Twitter, a récemment affirmé que son club était "plus que jamais" dans une volonté de faire émerger ses propres joueurs. L'attaquant néo-international et meilleur espoir de l'exercice précédent, Nabil Fekir, en est le symbole même.
Toutefois, si ces deux clubs revendiquent leur cure de jouvence, c'est surtout parce qu'ils y sont contraints. L'OL a dû réduire la voilure après plusieurs mercatos fastes à cause de la construction de son nouveau stade et l'OGC Nice dispose d'un restrictif 10e budget de Ligue 1 (40 millions d'euros). C'est pourquoi Jean-Pierre Rivère évoque avant tout une raison "économique" pour évoquer sa politique sportive dans Libération.
Former des jeunes et les faire jouer avec les professionnels coûte moins cher que de recruter contre une certaine indemnité de transfert et un salaire adéquat. Compte tenu du marché actuel, il s'agit aussi d'une source de revenus potentiellement énorme. Cet été, après une première saison complète, Jordan Amavi a été cédé par l'OGC Nice à Aston Villa pour 15 millions environ, Clinton Njie pour quasiment autant de l'OL à Tottenham.
Quid des résultats sportifs ? Pour l'instant, l'Olympique Lyonnais réussit non sans mal son pari d'être régulièrement en Ligue des champions, compétition dans laquelle une trop grande inexpérience ou un manque d'effectif, en nombre et en qualité, peuvent jouer des tours, comme ce fut le cas à La Gantoise. Avant cette petite euphorie du mois de septembre, Nice n'a surtout pas oublié avoir flirté avec la zone rouge la saison dernière. La jeunesse n'est donc pas gage de réussite. Arsenal, un club taillé pour jouer le titre en Angleterre, voit le championnat lui échapper depuis 2004 et fait régulièrement l'objet de moqueries. Patrice Évra, lorsqu'il s'était imposé face à l'équipe d'Arsène Wenger, s'était amusé : "C'était onze hommes contre onze enfants".
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