Grand Stade de Lyon : Philippe Layat, l'agriculteur qui fait de la résistance

RÉACTION - Philippe Layat, agriculteur de Décines-Charpieu, est frappé d'expropriation en vue de la réalisation des accès Sud du futur "Stade des Lumières" de l'Olympique Lyonnais. Il exprime sa colère.

Philippe Layat en mai 2012

Crédit : AFP/J.Pachoud

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C'est l'histoire du jour, celle d'un agriculteur qui fait de la résistance dans la construction du nouveau grand stade de l'Olympique Lyonnais, dont la livraison est prévue entre fin 2015 et début 2016. Il s'appelle Philippe Layat et n'entend pas se laisser faire.

Son terrain déjà divisé en deux

Ce sexagénaire est frappé d'expropriation pour la réalisation des accès Sud du futur "Stade des Lumières". Une dizaine d'hectares sont en jeu, rachetés un euros le mètre carré. Les pelleteuses sont déjà entrées en action, divisant en deux son terrain où broutent ses moutons.

Le chantier du "stade des Lumières" de Lyon le 9 avril 2014

Crédit : AFP/J.Pachoud

Philippe Layat est soutenu par la Confédération paysanne et plusieurs associations - une pétition avec plus de 80 000 signatures circulent aussi sur internet. De son côté, le président du club lyonnais, Jean Michel Aulas, se déclare "ému" face à cette situation, même s'il pense que l'intéressé "en rajoute beaucoup".

Jean-Michel Aulas, il vous dit ce qu'il veut. Je ne le crois pas de toute façon

Philippe Layat, agriculteur

"Jean-Michel Aulas, il vous dit ce qu'il veut, rétorque jeudi 16 octobre l'agriculteur. Je ne le crois pas de toute façon. Ce n'est que de la poudre aux yeux. Si vous passez dans la propriété de Jean-Michel Aulas, ou dans la propriété de Jean-François Carenco, le préfet du Rhône, ou dans celle de Gérard Colomb (maire de Lyon, ndlr), je pense qu'ils seraient émus aussi".

Jean-Michel Aulas, président de Lyon, en octobre 2014

Crédit :

"Est-ce que ça vous fait plaisir, vous, de voir vos enfants qui déambulent place Bellecour au milieu des voitures? ", interroge ensuite Philippe Layat. Et bien c'est ce qui se passe pour moi. J'ai mes moutons qui déambulent au milieu des engins, au milieu des bulldozers. Vous trouvez ça normal ?", insiste-t-il.

Je suis vivant, je me battrai jusqu'au bout

Philippe Layat, agriculteur

En dépit des contrariétés, Philippe Layat affirme qu'il n'est "pas à bout du tout". Au contraire, "je suis vivant, clame-t-il. Je me battrai jusqu'au bout. Le bout, il n'est pas fini, parce que ce qui m'arrive, c'est quelque chose qui peut arriver à tout le monde. Vous avez travaillé, vous avez achetez un terrain, vous allez construire une maison, vous allez payer des crédits toute votre vie et on va vous dire : "voilà, on va passer des bulldozers, on vous exproprie pour passer une route, pour du béton, pour des financiers, pour des milliardaires, des 'pousses-ballon'. C'est une aberration", conclue-t-il.