DOCUMENT RTL - Équipe de France : Mohamed Sanhadji, le "Monsieur sécurité" des Bleus, se confie

Il est le "Monsieur sécurité" des Bleus. Mohamed Sanhadji, 54 ans, est commandant de police, officier de liaison et de sécurité détaché auprès de l'Équipe de France de football depuis 2004. Figure discrète, "Momo", comme on le surnomme à Clairefontaine, suit partout les joueurs, supervise tout lors des voyages, multiplie les repérages.

Une force tranquille indispensable. Cet ancien Casque bleu en ex-Yougoslavie a connu trois sélectionneurs : Raymond Domenech, Laurent Blanc et Didier Deschamps. Mais il s’empresse de préciser qu’il a "eu l’occasion de travailler avec les précédents". Fils de harkis, Mohamed Sanhadji a été élevé avec ses frères et sœurs dans le Sud de la France. 

Amoureux du foot, "croyant fermement aux vertus du sport", il ne s’attendait pas pour autant à intégrer le staff des Bleus et en devenir un personnage clé. "C’est un concours de circonstance. Je me trouvais en mission à l’étranger, une mission ONU, raconte Mohamed Sanhadji dans un entretien exceptionnel à RTL. Quand j’ai été appelé par ma hiérarchie, on a établi que mon profil pouvait correspondre. Mon prédécesseur partait à la retraite. J’ai accepté. Il y avait une sélection et j’ai fini premier."

Servir la République et ses valeurs

Servir son pays, servir la République. Mohamed Sanhadji le répète inlassablement. "La République", c'est d'ailleurs son autre surnom. La défense des valeurs républicaines est primordiale pour lui. Et il veille avec le staff des Bleus à ce que les joueurs portent haut ces valeurs-là. Notamment les nouveaux sélectionnés.

"Ce sont des enfants de la République qui arrivent avec leur bagage civil. Il nous appartient non seulement de leur permettre d’épouser ce projet collectif sportif mais aussi ces valeurs qui nous sont communes et qu’il faut rappeler", explique-t-il.

C'est la sélection nationale, c’est le pays, c’est la patrie,

Mohamed Sanhadji

"La plupart de nos jeunes joueurs partent à l’étranger, donc ils épousent la culture là-bas. Et pour certains d’entre eux, ils sont mariés à des Espagnoles, des Italiennes, des Allemandes… dont ils ont adopté la culture et la vie. Il faut les rassembler derrière nos couleurs, insiste Mohamed Sanhadji. C’est des rappels : c'est la sélection nationale, c'est le pays, c'est la patrie, c’est le maillot bleu, c’est notre devise, c’est notre hymne national. C’est la culture permanente. C’est très important. C’est très fédérateur. C’est un besoin pour chacun d’entre nous."

Les déplacements des Bleus

"Momo" est de tous les voyages, il chaperonne les Bleus d’aéroport en aéroport. Presque tous les clubs de football ou sélections nationales utilisent le transport aérien pour se déplacer. Et sont parfois pointés du doigt pour cette raison. On se rappelle de la polémique du "char à voile" de Christophe Galtier. Le responsable sécurité des Bleus n’est pas fermé à l'usage du train. L'Équipe de France va d'ailleurs désormais effectuer une partie de ses déplacements en train.

"Le déplacement en train, on l’a connu avec la Coupe du monde de rugby. À la différence, les équipes nationales de rugby ont une journée de transfert. C’est différent, elles font un match toutes les semaines, tous les quinze jours. Nous (l’Équipe de France de football), on a un match tous les trois jours. Quand vous devez vous entrainer la veille du match, vous avez 48 heures, donc tout le temps qu’on peut gagner est bénéfique", souligne-t-il.

Sur un déplacement en train, il y a des forces de l’ordre qui vont être mobilisées

Mohamed Sanhadji

Puis, il ajoute : "J’étais là en 2004 quand on s’est déplacé avec la sélection à Rennes en train, donc on a nos automatismes. On les a réactualisés dernièrement avec les Espoirs et les féminines, mais le dossier est prêt. Ça nécessite aussi une mobilisation des moyens humains, techniques. Il est évident que sur un déplacement en train, il y a des forces de l’ordre qui vont être mobilisées dans les gares et il faut organiser le transfert. C’est des trains commerciaux, on ne peut pas léser non plus les autres clients. Mais tout cela c’est des choses qu’on peut réaliser. Avec des partenaires, on peut relever tous les défis."

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