À quelques semaines de la Coupe du monde au Qatar, la pression monte. Les listes des sélectionneurs s'affinent, et la préparation courte est une contrainte supplémentaire. Et c'est donc dans ce contexte inhabituel que les équipes européennes avancent vers Doha, avec dans l'ensemble des forces de frappe qu'on peine à évaluer. Aucune équipe du Vieux Continent n'a vraiment le costume de grand favori.
Si la France fait partie de cette caste, c'est plus par son statut de tenant du titre et son potentiel joueurs que par ses prestations depuis deux ans. Son Euro a été décevant, sa Ligue des Nations catastrophique, ses prestations neutres. Et sa solidité d'antan s'est volatilisée avec la forme moyenne de ses cadres défensifs depuis le Mondial 2018, à l'image d'un Kanté forfait pour le Qatar. Pogba, Varane, Umtiti, Lucas Hernandez... Leurs dernières 4 années ont été difficiles, parfois chaotiques, et les prestations des Bleus s'en ressentent.
Pour les autres pays européens, le constat n'est pas reluisant. Commençons par l'Angleterre, qui en terme de talents n'a presque pas d'équivalent. Finaliste de l'Euro 2020 (disputé en 2021), la Perfide Albion a terminé la Ligue des nations sur une relégation dans le groupe B européen. Un déclassement considérable pour le pays de la Premier League, le championnat le plus puissant de la planète.
Alexander-Arnold, Stones, Walker, Shaw, Bellingham, Dier, Mount, Saka, Kane ou encore Sterling sont autant de joueurs de talent et de renommée, habitués des hautes luttes en Ligue des champions. Mais sous le maillot des Three Lions, l'alchimie ne se fait pas. Le jeu est laborieux, on ne retrouve pas le niveau que chacun peut afficher en club. Le point faible semble être Gareth Southgate, le sélectionneur, qui sera aux commandes au Qatar.
En Espagne, on observe une équipe paradoxale. Du talent, de la maîtrise, du jeu bien léché, mais on ne retrouve pas le rouleau compresseur des années 2008-2012. Les Gavi, Pedri, Pau Torres, Alcantara, Rodri, Sarabia et Morata sont des joueurs de qualité, certains sont promis à un avenir radieux, mais il manque à cette équipe des cadors mondiaux. Les Xavi, Iniesta, Pedro, Alba, Ramos, Busquets, Torres ne sont plus en activité ou ont les ailes qui touchent la piste. Il manque également un tueur devant, un avant-centre capable de concrétiser la possession des hommes de Luis Henrique.
Le seul avantage en vue du Qatar est que le logiciel commun en fera une équipe collectivement prête. La Roja a terminé première de son groupe de Ligue des nations, mais a perdu à domicile face à la Suisse, concédé un nul en République tchèque et face au Portugal. Ce dernier adversaire avance lui aussi sans beaucoup de certitudes alors que là encore le potentiel est effrayant.
Cancelo, Dias, Mendez, Bernardo Silva, Vitinha, Joao Felix, Leao... Comment cette équipe n'y arrive-t-elle pas ? Deuxième donc derrière l'Espagne en Ligue des nations, certains avancent que Ronaldo ne peut plus être celui vers lequel convergent les offensives lusitaniennes, à l'image de sa crise à Manchester United. CR7, immense footballeur, commence à être un poids mort dans ses équipes du fait de son absence de travail sans ballon et son exclusive chasse au but.
Autre problème pointé, celui de du sélectionneur Fernando Santos, idole du pays après avoir remporté l'Euro 2016, mais dont le jeu frileux et minimaliste frustre les observateurs tant les forces à disposition sont alléchantes. Huitième de finaliste de l'Euro 2020, la Seleçao n'a pas vraiment de références avant d'aborder sa Coupe du Monde dans le groupe de l'Uruguay, de la Corée du Sud et du Ghana.
On passera sur l'Italie, qui n'a pas de souci de Coupe du Monde, ayant échoué à se qualifier. Cap sur l'Allemagne, toujours dans les grosses cylindrées lors des compétitions internationales, mais qui ne promène pas une confiance digne de ses devancières. Pourtant, le talent semble foisonner dans toutes les lignes, et rien que le "double pivot" Goretzka-Kimmich, avec un Gündogan toujours précieux, devrait suffire à faire de l'Allemagne un épouvantail. Pourtant, la Nationalmannschaft ne fait plus peur.
Huitième de finaliste de l'Euro, troisième de sa poule en Ligue des nations, avec (entre autres) une défaite en Hongrie, les hommes de Hansi Flick déçoivent. Dans une formule de jeu débridée, l'Allemagne n'arrive pas à emporter l'adversaire dans des vagues offensives, par son pressing, et ce à cause d'un manque de finisseur. Les héritiers de Guerd Müller, Karl-Heinz Rummenigge ou même Miroslav Klose ne sont pas au rendez-vous, et l'infertilité teutonne coûte cher alors même que les Musiala, Sané et Gnabry peuvent faire sauter les défenses balle au pied.
Les gros calibres sont donc enrayés depuis plusieurs années, et le champion d'Europe n'est pas qualifié pour le Qatar. Les favoris de l'édition semblent être l'Argentine et le Brésil, qui arriveront sur des dynamiques bien plus vertueuses que leurs concurrents européens. Mais un tournoi reste un format spécifique, où une épopée peut naître et les synergies peuvent prendre forme. Les situations bancales et le manque de certitudes ne peuvent pas exclure des pays traditionnellement habitués aux hautes luttes internationales. Sans oublier que des comètes de type Danemark peuvent venir jouer les révolutionnaires et renverser l'establishment footballistique.
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