Tous les amateurs de voile ont encore en mémoire l’image de Kojiro Shiraishi remontant le chenal du port des Sables-d'Olonne pour rejoindre la zone de départ du Vendée Globe en 2016. Le Japonais, vêtu de noir en costume de combattant, sabre à la ceinture, partait pour son premier tour du monde en solitaire, sans assistance et sans escale.
Malheureusement pour lui, 28 jours plus tard et alors qu’il pointait en 12e position, un démâtage en pleine nuit au large de l'Afrique du Sud mettait fin à l’aventure du premier marin asiatique engagé sur le Vendée Globe. Depuis, le natif de Kamakura n’avait qu’une idée en tête : y retourner, prendre sa revanche, effacer ce goût d’inachevé.
"Il y a quatre ans, c’était déjà un miracle d’être au départ, de m’être qualifié, raconte-t-il. Un Japonais sur le Vendée Globe, c’est comme si un Français partait au Japon pour faire du sumo. Mais ce rêve de tour du monde s'est achevé prématurément. Il fallait donc que je revienne".
Sa première aventure ayant été largement suivie au "pays du soleil levant", un sponsor titre s’est alors manifesté pour épauler Kojiro Shiraishi dans son nouveau défi et lui donner les moyens de bien y figurer. C’est ainsi que DMG Mori, un puissant fabricant de machines-outils, qui par le passé avait sponsorisé Porsche aux 24 Heures du Mans, a permis au skipper de bénéficier d’une machine dernier cri pour tenter de tenir la dragée haute aux favoris désignés de cette 9e édition du Vendée Globe.
Cette machine, c’est l’Imoca "DMG Mori" à foils. Sa construction, l’an passé, a duré environ neuf mois au chantier Multiplast de Vannes et s’est faite à partir du moule de Charal, le monocoque volant de Jérémie Beyou. Autant dire que la bête a des armes pour aller chercher le podium.
D’autant que navigateur japonais a aussi quelques arguments à faire valoir : il possède une expérience non négligeable autour du globe, puisqu’en 2006 il avait terminé 2e de la Velux Five Oceans, qu’il a récemment pris la 10e place de la Vendée Arctique, sans oublier qu’il fut, en 1994 et à 26 ans, le plus jeune marin ayant effectué le tour du monde en solitaire et sans escale, durant 176 jours à la barre de "Spirit of Yukoh".
Ce bateau, c’était celui de son maître, son mentor, Yukoh Tada. Un poète, saxophoniste qui, au début des années 1980, s’était mis à la voile et avait remporté l’édition 1982-1983 du BOC Challenge. Puis il avait pris le départ de l’édition suivante remportée par Christophe Auguin. Mais, blessé au dos et honteux d'avoir mis trop de temps à rallier l’arrivée de l’étape australienne, il avait mis fin à ses jours dans un appartement de Sidney.
Alors, Kojiro Shiraishi, préparateur de Yukoh Tada, avait ramené le bateau au Japon, l’avait remis en état et l’avait rebaptisé "Spirit of Yukoh" pour son tour du monde. "J'ai connu le Vendée Globe grâce à mon maître, Yukoh Tada, qui n’a malheureusement pas pu le faire faute de sponsor. Depuis, je me suis toujours dit que je ferai cette course. Mais aujourd’hui, et même si c’est un grand honneur d’être devenu le premier Asiatique à y avoir participé, je veux devenir le premier à terminer le Vendée Globe".
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