Choc très attendu ce vendredi soir 11 mars. La France affronte le Pays de Galles et les Bleus visent la victoire dans le Tournoi des Six Nations, voire, on l'espère, le Grand Chelem ! Il faut quand même se rappeler d'où on vient.
Il y a deux ans et demi, cette équipe c'était un peu la catastrophe... Le XV de France avait largement développé un concept particulier, celui de la "défaite encourageante". C'était l'art de sublimer les points positifs, même quand le négatif l'emporte largement. Ainsi, on pouvait se contenter d'apparaître à la troisième place du plus vieux tournoi du monde en 2019, à la quatrième, même en 2018. Il y avait là une forme d'acceptation en attendant des jours meilleurs.
Alors comment expliquer cette métamorphose en deux ans ? C'est l'effet Fabien Galthié. Après la Coupe du monde 2019, il s'impose comme un sélectionneur intransigeant qui fait passer des entretiens d'embauche à ses joueurs. Motivation, appartenance au maillot, esprit de sacrifice. Certains d'ailleurs, comme le troisième ligne du Racing, Wenceslas Lauret seront recalés.
Galthié exige et obtient des moyens aujourd'hui. C'est une cinquantaine de personnes qui intervient auprès de son équipe. Il embauche un ancien joueur de rugby à 13, entraîneur des Gallois pendant dix ans, Shaun Edwards, pour appliquer un schéma défensif plus contraignant, mais bien plus efficace. La préparation physique est accentuée. Les joueurs portent même aux entraînements des GPS qui mesurent la moindre foulée.
Et puis, Galthié a développé deux concepts. Le premier, c'est celui des "finisseurs", qui ne sont plus des remplaçants, mais des titulaires de fin de match. Et le deuxième est plus imagé. C'est celui de la flèche du temps qui doit porter inexorablement son équipe jusqu'à la Coupe du monde.
Il y a aussi une génération dorée sur le terrain. Quand on a Antoine Dupont désigné meilleur joueur du monde capable de faire basculer les matchs par ses relances et ses coups de rein, Romain Ntamack pour orienter et éclairer le jeu, Damian Penaud, le meilleur finisseur du tournoi - même s'il n'est pas là ce soir, on peut avoir quelques certitudes.
D'autant que les avants, le pack, à la fois lourds et athlétiques, gagnent la bagarre au ras du gazon - ce qu'on appelle les phases de ruck. Cette addition de compétences anime cette séduisante équipe de France.
Et puis, il y a une forme d'héritage. Les pères de Ntamack ou de Penaud ont porté le maillot frappé des coqs. Galthié et Ibanez ont été des grands joueurs qui ont battu à plusieurs reprises les All Blacks. Le chemin qu'ils indiquent est le bon. Les joueurs adhèrent les yeux fermés, même lorsqu'il s'agit d'employer la langue de bois. Jusqu'à ce vendredi soir, il est interdit d'évoquer un possible Grand Chelem.
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