Après 9 années en tant que directeur du Tour de France, Christian Prudhomme va quitter son poste. "Ça a été un Tour sans répit, je crois. Aussi bien pour les coureurs que dans l’organisation", raconte-t-il. Une édition 2015 marquée par des paradoxes. "C'est un tour des paradoxes, avec une chaleur caniculaire quasiment tout au long de épreuve et la pluie pour finir. Un peu à l’image de ce Tour de France qui couronne deux grands grimpeurs : Chris Froome le maillot jaune, le vainqueur, et Nairo Quintana le deuxième, et qui finalement s’est peut-être joué dans le vent de la Zélande aux Pays-bas au début du Tour de France", résume Christian Prudhomme.
Malgré un départ difficile, les Français auront joué un rôle important dans cette compétition. Le directeur du Tour se félicite en effet du classement de Romain Bardet et Pierre Roland, respectivement 9e et 10e. "Ce qui me frappe et ce qui me plait, c’est leur capacité à réagir, à rebondir", affirme-t-il, alors que les Français ont fait moins bien que l'an passé au classement général.
Ils ont su réagir en champion, avec des vraies chevauchées
Christian Prudhomme
"Ils ont su réagir en champion, avec des vraies chevauchées, avec un vrai travail d’équipe", estime le directeur du Tour, considérant que cette édition révèle de "vraies promesses pour l'avenir". Une performance également accompagnée de la victoire de Thibaut Pinot au sommet de l'Alpes d'Huez. C'est quelque chose de très fort, c'est la victoire dont tous les vainqueurs rêvent et c'est lui qui l'a décrochée après une vraie bagarre au sommet", explique Christian Prudhomme.
Alors que Christian Prudhomme souligne une impression de "supériorité quasi-insolente" de Chris Froome sur le reste du peloton après sa victoire à la Pierre-Saint-Martin, il explique qu'il ne "manquait pas grand-chose" à Nairo Quintana pour le renverser. "Il avait frappé à la tête et au moral de ses adversaires", ajoute-t-il.
Un parcours jugé trop difficile au début par certains mais défendu par le directeur du Tour de France. "C'était la première fois depuis 10 ans qu’il y avait 10 jours en plaine", assure-t-il, remarquant que la première arrivée en montagne s'est faite plus tard que les années précédentes.
Bien que des soupçons de dopage et de triche aient pesé après les performances de Chris Froome, Christian Prudhomme a également rappelé que les contrôles sur les vélos ne datent que de seulement quelques années. : "Il y en aurait eu plus, ça ne m'aurait pas dérangé".
Chris Froome et l'équipe Sky ont subi de nombreux gestes et comportements virulents, avec notamment des crachats, des bras d'honneur, ou encore, selon le gagnant du Tour, un jet d'urine. "Le premier, souvent, n'est pas aimé", remarque Christian Prudhomme, ajoutant que le maillot jaune est "bien sûr" atteint et blessé.
On se retrouve avec un comportement qu'on trouve dans beaucoup de stades
Christian Prudhomme
Pourrait-il avoir eu peur ? "Je n'irai pas jusqu'à dire peur", ajoute le directeur du Tour, ne souhaitant pas généraliser les mauvais comportements qui pourraient laisser penser que le public du Tour de France est une "horde de sauvages". Il ne minimise pas non plus ces gestes. "On se retrouve avec un comportement qu'on voit dans beaucoup de stades, d'ordinaire, notamment dans le football", déplore-t-il, soulignant plus particulièrement des "comportements indignes" dans l'Alpes d'Huez.
Face à cela, il souhaite dialoguer avec les autorités pour répondre à "une vraie question qui se pose". Il pourrait par exemple interdire le stationnement à certains endroits afin de pouvoir limiter l'alcool au bord des routes.
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