"À partir du moment où on parle de handball en France, on parle de Nikola. C'est le plus grand joueur de l'histoire". L'arrière Adrien Dipanda n'y va pas par quatre chemins pour souligner le poids du grand absent de l'équipe de France au Mondial 2019, qui s'ouvre jeudi 10 janvier en Allemagne et au Danemark, le lendemain à Cologne face au Brésil pour les Bleus (20h30).
Nikola, Nikola Karabatic bien sûr, symbole des conquêtes européennes (2006, 2010, 2014), mondiales (2009, 2011, 2015, 2017) et olympiques (2008, 2012) de la France depuis plus de 10 ans, visage numéro 1 des "Experts", dont la notoriété n'a même (quasiment) pas été entachée par l'affaire dite des paris truqués. Depuis que le Serbe de naissance porte le maillot bleu (2002), les Français ont disputé 20 tournois majeurs. Bilan : 9 médailles d'or, 1 d'argent, 4 de bronze.
S'il ne figure pas dans la liste de 16 joueurs retenus par le sélectionneur Didier Dinart, ce n'est pas parce que le barbu aux 284 sélections (1.130 buts) et aux trois Ligue des champions avec Montpellier, Kiel et le FC Barcelone n'est plus compétitif à 34 ans. La raison de son absence est liée a une opération d'un hallux valgus à l'orteil (un "oignon" dans le langage courant) en octobre.
L'actuel joueur du PSG devait au départ être absent de quatre à six mois. Mais la récupération se déroulant plus vite que prévu, Dinart l'a placé sur la liste des 28 susceptibles d'être rappelés pendant le Mondial. Il n'est donc pas totalement exclu que le demi-centre apparaisse en cours de tournoi, notamment en cas de blessure d'un titulaire.
On a un collectif pour pallier son absence
Valentin Porte
En attendant cet éventuel scénario, les Bleus abordent tout de même avec ambition ce Mondial. "C'est normal que les gens se posent des questions", note Adrien Dipanda, qui balaye tout de suite l'idée d'une France en retrait par rapport aux autres favoris. "La force de l'équipe, c'est qu'elle arrive à s'adapter à toutes les situations. Elle est prête".
Les derniers matches des Bleus ont tendance à valider ces propos. Ils ont gagné deux matches de qualification à l'Euro contre la Lituanie et la Roumanie en octobre et deux rencontres amicales de préparation au Mondial la semaine dernière à Rouen face à la Slovénie, toutes très facilement.
"Quand on voit l'équipe de France jouer, je ne pense pas qu'on se dise 'Ah, si Niko Karabatic avait été là !', estime l'ailier Valentin Porte. Sans lui, c'est plus dur, mais on a un collectif pour pallier son absence". Selon lui, les Bleus n'ont "pas eu à réinventer leur jeu" car "les enclenchements sont restés fondamentalement les mêmes".
"On n'est pas loin d'avoir un des plus beaux effectifs qu'on ait jamais eu en terme de talent et de qualité à tous les postes, ajoute Porte. On a vraiment un coup à jouer. On n'est pas les archi favoris mais on a de quoi aller chercher un dernier carré c'est sûr". Même confiance du côté de l'entraîneur-adjoint Guillaume Gille, pour qui le groupe qui "a de la gueule", même sans sa star.
Ce groupe 2019 repose sur de jeunes talents comme le demi-centre Dika Mem, le pivot Ludovic Fabregas et l'arrière Nedim Remili, et sur des joueurs déjà confirmés comme le gardien Vincent Gérard, le demi-centre Nicolas Claire ou le pivot Luka Karabatic, frère de Nikola. Après les retraites de Thierry Omeyer et Daniel Narcisse en 2017, il ne reste plus que trois "vieux", les ailiers Luc Abalo et Michaël Guigou et le pivot et capitaine Cédric Sorhaindo.
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