- Accueil
- Sport
- Autres sports
- MMA : pourquoi cette discipline connaît un tel engouement en France
MMA : pourquoi cette discipline connaît un tel engouement en France
Malgré les critiques et les idées reçues, ce sport se démocratise de plus en plus en France depuis sa légalisation en 2020. Reportage au club Vitae, dans les Yvelines.
Il y a cinq ans encore, le MMA (abréviation de "Mixed Martial Arts" ou "Arts Martiaux Mixtes" en français) était banni sur le territoire national. Le feu est passé au vert en janvier 2020. Depuis, cette discipline sportive - un mélange entre la boxe, la lutte et le jujitsu - connait une ascension fulgurante avec plus de 60.000 pratiquants et des événements réunissant parfois 10.000, 15.000 spectateurs.
Dans les Yvelines, le club Vitae propose notamment du MMA pour les adultes et les enfants. Ici, ni octogone, ni ring fermé. La salle, ouverte en septembre dernier, est un peu exiguë pour la trentaine de licenciés présents. Juste à côté, un nouvel espace plus grand est déjà en construction.
Des murs blancs, deux sacs de frappes pendent du plafond. Les tapis sont immaculés, pas une goutte de sang au sol. Preuve que la pratique du MMA n'est pas seulement - et loin de là - ce que montrent les images parfois violentes circulant sur les réseaux sociaux.
"C'est un sport, c'est du loisir. Les gens viennent après le travail, les études. On veut que tout le monde se sente à l'aise. L'idée est qu'ils reviennent. S'il y a du sang partout, ça risque de couper l'envie", souligne Julien, entraîneur. Ce soir-là, l'entraînement auquel a assisté RTL a largement été consacré à la mise en pratique de prises au sol avant environ 30 minutes de face-à-face libre, mais avec des coups retenus.
Deux types de profil
Au club Vitae, on trouve deux styles de pratiquants : ceux qui pratiquent le MMA pour le loisir. Comme Ali, 33 ans. Cet ingénieur informaticien est arrivé à cette discipline il y a deux mois après des années de boxe et de lutte gréco-romaine.
L'homme n'envisage pas une seule seconde de faire de la compétition. "J'ai un petit garçon à la maison, une petite famille. Je ne me permettrais pas trop de rentrer à la maison avec des bleus, un nez cassé. C'est plutôt pour du plaisir et ça donne aussi un peu de confiance. On peut se débrouiller en cas d'agression."
Élise, 21 ans, est l'une des deux femmes du groupe. Après des années d'aïkido (elle est ceinture noire), l'étudiante en alternance dans le marketing voulait découvrir autre chose. Comme son compagnon, la jeune femme s'est alors tournée vers le MMA, malgré les réticences de ses parents.
Un loisir d'abord avant que le goût de la compétition ne prenne le dessus. Il y a quelques mois, elle s'est retrouvée au centre du ring pour son premier combat. "C'est un défi qu'on se lance avec une grosse période préparatoire sur la diète, le physique, le mental. Et quand arrive le jour J, on se donne à fond", explique-t-elle. Et de poursuivre : "À la fin, même si j'ai perdu, j'étais extrêmement fière de moi. Ça me titille quand je vois les femmes professionnelles même si je ne veux pas forcément avoir leur carrure physique, des marques sur le visage à cause des coups (...) Plus tard, vous me verrez peut-être à l'UFC."
Comme Élise, ils sont une petite dizaine dans le groupe à vouloir faire du MMA en compétition.
