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JO Paris 2024 : comment la lutte antidopage mise de plus en plus sur les "indics", ces précieux informateurs

À 5 mois des Jeux olympiques à Paris, on s'intéresse à la lutte antidopage et plus précisément aux informateurs. Les "indics" sont-ils efficaces et centraux dans la lutte contre les tricheurs aujourd'hui ?

Un kit de contrôle antidopage (illustration)

Crédit : AFP / JOEL SAGET

RTL ÉVÉNEMENT - Dopage : tout savoir sur les "indics" à 5 mois des JO

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Nicolas Georgereau

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J-148 avant le coup d'envoi des Jeux Olympiques de Paris. Emmanuel Macron doit inaugurer ce jeudi 29 février le village olympique. Nous avons enquêté sur les indics de la lutte antidopage, des informateurs en la matière. Depuis trois ans, une loi protège et encadre davantage les lanceurs d'alerte et les informateurs. L'agence française de lutte contre le dopage, l'AFLD, peut désormais convoquer un sportif à partir d'une info. Et elle peut le sanctionner pour différents motifs : la détention de produits, l'administration, le trafic... Le moindre renseignement est précieux. Autrement dit, plus besoin d'obtenir forcément un contrôle positif pour sanctionner.

Certains acteurs du monde sportif veulent aller plus loin en payant, pourquoi pas, ces informateurs. C'est l'une des idées avancées par Amina Lanaya afin de passer à la vitesse supérieure. Elle est directrice générale de l'Union cycliste internationale, basée à Aigle, en Suisse. "Je ne veux pas qu'on joue les cow-boys. Le fait de pouvoir rétribuer des informateurs est une option que je ne rayerais pas, par principe. Et je pense qu'il faut qu'on change, qu'on ait cet effet dissuasif. Pour cela, il faut se donner tous les moyens qu'on a à notre disposition", dit-elle.

L'UCI, la Fédération Internationale de Cyclisme, reste profondément marquée par l'affaire Armstrong au début des années 2010. La collusion entre l'Américain et les instances fédérales a marqué les esprits. Rémunérer des indics est prévu dans le règlement de l'agence mondiale antidopage, ça s'appelle l'aide substantielle. Mais le cadre n'est pas aussi défini que dans la police. Par exemple, il n'y a pas de fichier spécifique, pas de grille tarifaire. Cette démarche ne convainc pas tout le monde, à l'image de Jérémy Roubin, le secrétaire général de l'AFLD : "Aujourd'hui, il n'y a pas une sorte de caisse noire qui permettrait de financer des indics. J'ai peine à croire qu'on passerait à côté d'informations ou d'enseignements simplement parce qu'on ne proposerait pas une rémunération à ces informations qui seraient données par des indics".

Les signalements se font majoritairement via des plateformes

Jean-Pierre Verdy, lui, a dirigé le département des enquêtes à l'agence française durant 9 ans jusqu'en 2015. C'est lui qui a notamment fait tomber plusieurs coureurs sur les Tours de France 2008 et 2009 grâce à un ciblage efficace et des informateurs de première main. "J'avais des relations avec les indics qui ne demandaient rien en échange. C'était ou l'entraîneur, parce que son sportif s'était fait voler, ou c'était un sportif qui s'était aussi fait voler...", raconte-t-il.

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Aujourd'hui, les signalements se font majoritairement via des plateformes sur le net. Il est désormais possible, grâce à des logiciels cryptés de dernière génération, d'échanger avec des responsables antidopage, tout en restant anonyme du début à la fin de la procédure. Ces plateformes fournissent 90% des renseignements, selon nos informations. L'AFLD en a une, l'Agence mondiale également, ainsi que certaines fédérations internationales. Et elles sont cruciales, indique Christelle Castaingt, la cheffe adjointe du service enquête de l'AFLD. "En 2023, on en a eu 192. On en avait 140 l'année dernière. Donc on peut aller directement demander au département des contrôles de contrôler cette personne, d'attraper le tricheur sur la base des renseignements", explique-t-elle.

Les indics sont monsieur et madame tout le monde. La moindre information est exploitable, rappelle Jérémy Roubin. "La plupart du temps, les personnes en face de nous ont l'impression qu'on leur demande de nous signaler le fait d'avoir rencontré un jour un sportif avec une seringue dans le bras quasiment. Ils ne comprennent pas forcément que cette petite information dont ils ont entendu parler, par exemple, peut intéresser une organisation antidopage", dit-il. En France, selon nos informations, depuis 3 ans, depuis que la loi a donné de nouvelles prérogatives en matière d'investigation dans l'antidopage, 24 enquêtes ont été lancées, 7 sont encore ouvertes et pourraient déboucher sur des sanctions.

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