INVITÉE RTL - Handball : victime d'une commotion cérébrale, Cléopâtre Darleux, la gardienne des Bleues, témoigne

Depuis plus de trois mois, Cléopâtre Darleux est en arrêt maladie à la suite d'une commotion cérébrale sur le terrain. En décembre dernier, lors d'un match de Ligue des champions, la gardienne reçoit un ballon en pleine tête, à plus de 100km/heure et à bout portant. Si l'incident est habituel dans le handball, elle alerte aujourd'hui sur les séquelles de ces traumatismes.

"Dix minutes après je retourne sur le terrain, je me sentais un peu sonnée mais ça allait", raconte la joueuse de l'équipe de France. "Par contre j'ai eu des symptômes les jours suivants." Maux de tête, difficultés pour lire, gênée par les écrans... Concentrée sur deux autres matches importants, Cléopâtre Darleux ne prend pas immédiatement en compte les signaux que son corps lui envoie.

Trois jours plus tard, elle subit un deuxième choc à la tête, puis reçoit un nouveau ballon au visage à l'échauffement du troisième match : "Ça a été le coup de grâce" estime-t-elle avec le recul.

Un traumatisme pas assez pris au sérieux dans le sport

Au quotidien, tout devient plus compliqué : "Je ne pouvais plus jouer avec ma fille car j'avais des vertiges" détaille la handballeuse, aussi victime de troubles de la mémoire immédiate. "Je m'en suis rendue compte en centre de rééducation. J'étais incapable de redire les images que j'avais vu quelques secondes auparavant !" Un exercice normalement réalisable par un enfant de six ans.

Dans le sport, les commotions sont souvent méconnues : "Les médecins du club n'étaient pas forcément formés à ça. Alors que pour le neurologue, une commotion c'est arrêt immédiat et complet jusqu'à la disparition des symptômes." Si aujourd'hui la sportive va mieux, elle souhaite que son cas serve de leçon au plus grand nombre.

"J'ai envie que ça serve pour tous les handballeurs professionnels mais aussi pour le monde amateur" explique Cléopâtre Darleux. Depuis sa prise de parole, la joueuse a reçu de nombreux témoignages similaires au sien. Et si d'après les spécialistes, porter un casque ne supprimerait pas le risque de commotion, la prévention reste, selon la gardienne, le meilleur allié des sportifs.

Très optimiste pour la suite, la joueuse compte d'ailleurs repousser son départ en retraite initialement prévu après les JO 2024 : "Ça m'a donné envie d'aller un peu plus loin. Parce que le sport, c'est la santé aussi !"

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