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Al Capone II : comment ce cheval a su conquérir le cœur des turfistes

PODCAST - Né dans le Morvan en 1988, le physique d'Al Capone II ne le prédestinait pas forcément à la carrière qui fut la sienne. Cheval difficile dans sa jeunesse, de petite taille (1,62 m au garrot), son palmarès et sa longévité, en course comme à la retraite, ont fait de ce sauteur une véritable légende.

Une course de chevaux (illustration)

Crédit : AFP

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C'est chez un éleveur, Jacques Cyprès, fan du film Le Parrain, que débute l'histoire de ce cheval prénommé Al Capone. Son futur propriétaire, Robert Fougedoire, se rend en 1990 à Montigny-sur-Cannes pour y voir quelques poulains. À cette époque, les demi-sang, comme on les appelle alors, ne séduisent pas les foules.

Robert Fouchedoire fait donc œuvre de précurseur en s'intéressant à ces sauteurs dont on fixera bientôt la race sous un nom un peu étrange, "autre que pur sang" : AQPS. Accompagné de son entraîneur, un certain François Doumen, Robert Fouchedoire se laisse convaincre d'acheter ce poulain qui n'a vraiment pas un physique de déménageur.

Les aventures d'Al Capone débutent pourtant par une séparation entre les deux hommes, avant même qu'Al Capone ne voit un champ de course. Robert Fouchedoire confie le poulain à Bernard Sécly, qui n'est autre que le plus grand rival de François Doumen. Le nouvel entraîneur est un homme de caractère. C'est ce qu'il faut pour s'occuper d'un cheval comme le petit Al Capone.

Un champion malgré l'accident

Son entraîneur expliquait qu'étant jeune, son élève prenait peur pour un rien sur les pistes d'entraînement, si bien qu'un jour, il éjecta son jockey, prit la poudre d'escampette et fut bousculé par une voiture. Celui qui sera son fidèle jockey tout au long de sa carrière, Jean-Yves Borin, l'avait alors récupéré dans le jardin d'un particulier. Il était en piteux état, blessé aux genoux. Il restera deux mois dans son box.

En grand champion, il réussira à surmonter cette épreuve pour progresser et atteindre les sommets. Et sa carrière sera longue. C'est à Auteuil, le temple de l'obstacle, qu'il va réellement se révéler. Il ne quittera d'ailleurs plus jamais la piste parisienne.

Al Capone n'est pas un pur sang. Pourtant, il saute plus haut que les chevaux plus grands que lui et va plus vite que ses adversaires. Ce petit cheval d'1m68 semble compenser sa taille par des envolées très verticales. Le public raffole de sa manière de courir. Les victoires s'enchaînent, mais c'est l'automne que le champion préfère, ayant un goût prononcé pour les pistes copieusement arrosées, comme s'il se souvenait de la pluie qui arrose le Morvan.

Al Capone aura disputé 65 courses pour 26 victoires et 2.600.000 euros de gains, un record. En septembre, sa retraite est annoncée. Elle durera 20 ans. Le tonton flingueur d'Auteuil recevra la visite de ses nombreux fans dans son box de Chantilly, jusqu'à sa mort en 2020 à l'âge canonique de 32 ans.

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