15% de subventions en plus, c'est la promesse qu'a faite Françoise Nyssen, la ministre de la Culture, ce jeudi 20 septembre, pour inciter les productions de films français à engager plus de femmes dans leurs équipes. Le dispositif sera mis en place dès 2019 et pourrait permettre de favoriser la parité dans une industrie où les femmes peinent à s'imposer derrière la caméra et où les écarts de salaires sont encore trop importants.
"Du moment que c'est fait pour les bonnes raisons, on ne peut qu'être ravi", réagit Sébastien Aubert, fondateur d'Adastra Films, déjà plus que sensibilisé à ces questions-là puisque son équipe est en majorité féminine et qu'il a produit plusieurs films réalisés et/ou écrit par des femmes.
"Dans un sens c’est un peu triste d'entreprendre des initiatives comme celles-ci parce que cela devrait être naturel", estime Sébastien Aubert, "mais je comprends qu’il faille trouver des moyens pour contraindre ceux qui ne le font pas".
On a juste peur que quelques producteurs un peu opportunistes se disent qu'il faut cocher les cases pour avoir ce bonus
Sébastien Aubert, fondateur d'Adastra Films
Pour Sébastien Aubert, il y a peu de doute : les producteurs de cinéma ne pourront que jouer le jeu puisque leur métier consiste justement à aller chercher des financements. 15% dans le budget d'un film, particulièrement lorsqu'il s'agit de productions indépendantes comme c'est le cas pour Adastra Films, représentent en effet un montant "significatif" non négligeable. Il serait difficile d'y tourner le dos.
"On a juste peur que quelques producteurs un peu opportunistes se disent qu'il faut cocher les cases pour avoir ce bonus, alors que pour nous, ce n'est pas parce que ce sont des femmes qu'on les embauche mais parce qu'elles sont compétentes", explique le producteur qui voit aussi en cette mesure une façon de changer les manières de procéder dans le cinéma.
Car dans cette industrie, les équipes bougent peu. "Une fois qu'on a son équipe et ses copains, on n'en sort pas", note Sébastien Aubert. "Cette annonce va peut-être pousser les gens à sauter le pas et à rencontrer de nouveaux talents dès maintenant. Cela va les pousser à faire de nouvelles rencontres professionnelles", complète Leslie Jacob, productrice chez Adastra Films.
Cette dernière s'inquiète cependant du manque de femmes dans certains postes, notamment ceux demandant une grande capacité physique. Ce n'est pas que les femmes ne peuvent pas les occuper, certaines le font très bien, mais plutôt que ces métiers sont, dans l'imaginaire collectif, des métiers "d'homme".
Il doit y avoir un travail sur la formation
Leslie Jacob, productrice
"Il doit y avoir un travail sur la formation", estime Leslie Jacob, "on peut même envisager la mise en place de quotas dans certaines écoles" tandis que Sébastien Aubert plaide pour la mise en valeur de modèles féminins ayant réussi dans ce type de métiers. "Cela pourrait déclencher des vocations".
Le duo constate toutefois, depuis plusieurs mois, un changement positif à l'échelle de l'Europe. En cause ? Plusieurs films au succès critique comme du public tels que Grave, de Julia Ducournau. "Ce film a été un modèle pour suivre une nouvelle lignée", souligne Leslie Jacob. Pourvu que cela dur et ne fasse que progresser.
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