Tina Turner : comment la guerrière du rock a-t-elle réussi son come-back ?

En juillet 1976, dans une chambre d’hôtel à Dallas, Tina Turner, le visage tuméfié prend une décision qui changera sa vie : fuir son mari violent, Ike Turner. Elle abandonne tout, sauf son nom. Un nom qu’elle va retransformer, patiemment, en un symbole de résilience et de puissance.

Les années qui suivent sont dures. Elle dort sur des canapés d’amis et va chanter dans des cabarets miteux, ringardises télévisées... On la croit finie. Mais Tina, elle, se reconstruit, comme toujours en chantant. 

C’est dans un club du East Village à New York, le Ritz, que le miracle s’annonce. Un soir de 1983, David Bowie, au sommet de sa gloire, débarque à l’improviste pour l’écouter. Ce simple geste attire à nouveau l’attention de l’industrie. Cette validation artistique, c’est un feu vert dans une carrière embouteillée. Tina enregistre une reprise de Let’s Stay Together d’Al Green. Le public britannique tombe immédiatement sous le charme. 

Le come-back du siècle

En 1984, c’est la renaissance. Son album Private Dancer explose avec plus de 20 millions d’exemplaires. Avec What’s Love Got To Do With It, Tina signe l’un des plus spectaculaires retours de l’histoire de la musique. Ironie ? Elle détestait cette chanson. Mais elle la transforme, lui insuffle une force de femme qui a vécu. La chanson devient numéro Un. Elle gagne quatre Grammy Awards. Le monde découvre, ou redécouvre, une Tina Turner libre, puissante. Elle ne ressemble à personne : perruques ébouriffées, talons vertigineux et mini-jupes de cuir. 

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Les années suivantes, Tina enchaîne les succès : elle chante avec Bryan Adams, Mick Jagger, Eric Clapton, et bien sûr, Bowie. Ensemble, ils interprètent Tonight. Bowie ira même jusqu’à lui écrire un titre : Girls. Sur grand écran, elle devient une icône pop post-apocalyptique dans Mad Max : Beyond Thunderdome. Pour le film, elle enregistre We Don’t Need Another Hero, qui deviendra encore une fois un tube mondial.

“Simply the Best” : la consécration

Et puis vient The Best, en 1989. Cette chanson, que Bonnie Tyler avait enregistrée dans l’anonymat deux ans plus tôt, devient entre les mains de Tina un hymne planétaire. Le sport s’en empare. Son album Foreign Affair se vend à 10 millions d’exemplaires. 

Ses tournées remplissent les plus grandes enceintes du monde. Elle entre dans le Guinness des records pour avoir attiré la plus grande foule jamais réunie pour un concert solo : 188.000 personnes à Rio. Son nom, autrefois douloureux, devient son empire. Elle incarne une revanche vécue à la vue du monde entier.