Orelsan sort "La Fuite en avant" : paternité, célébrité, pop culture japonaise... Que vaut son album ?

Comment Orelsan peut-il rendre le jour de ses fans, meilleur ? Avec son cinquième album studio, enfin disponible ce vendredi 7 novembre. Le rappeur normand signe son grand retour avec La Fuite en avant, dans la foulée de l'annonce d'une tournée XXL, marquée par 10 Accor Arena à Paris, et la sortie au cinéma de Yoroï, conte fantastique en forme de lettre d'amour à la pop culture japonaise.

La Fuite en avant, c'est du Orelsan pur et dur. Dix-sept titres à l'écriture sombre, entre colère, tristesse et crise existentielle. Pas de doute, Il y a comme un air de déjà entendu, proche de son disque précédent, Civilisation, véritable phénomène qui a totalisé plus de 400.000 ventes.

L'album de 58 minutes raconte l'histoire d'une star épuisée par la célébrité. Il évoque ainsi dans le titre Le pacte, les selfies demandés à l'enterrement de son grand-père. Orelsan souligne le paradoxe de cette situation : "Tu l'as voulu (...) les caméras, les flashs", qui mènent aux "menaces de mort, les cambriolages". Plusieurs fans ont réalisé qu'ils avaient déjà entendu cette musique… dans la scène d'ouverture de Yoroï.

Société connectée, déprime... les thèmes omniprésents du 5e album

En grande partie réalisé par son producteur historique Skread, La Fuite en avant, témoigne aussi, notamment avec Internet, d'un homme lassé par une société ultra-connectée : "T'es beau en vidéo donc t'aimes plus ton vrai visage", ou encore "J'ai rien d'mandé à personne, juste éteindre mon téléphone" dans Ailleurs. Ce titre avait également été "teasé" plusieurs mois avant sa sortie officielle, dans la bande-annonce de Yoroï. 

La déprime et la noirceur prennent beaucoup de place, surtout dans La petite Voix, où il s'adresse à lui-même, Aurélien Cotentin. "T'es devenu en vrai ce que tu détestais", il affirme, chantant aussi, dans Les monstres, "Y a celui qui m'parle dans la tête, qui passe son temps à critiquer", mentionnant la panique et les "ombres".

Le rappeur a glissé dans ce morceau une petite pique en direction de la famille Mbappé, propriétaire du Stade Malherbe Caen, le club qu'il soutient avec passion. Il dit ainsi : "Et fais pas semblant d’aimer ta ville, elle est claquée/Elle est morte, c’est pour ça qu’on vous appelle Caennais/Elle est remplie d’ploucs que tu peux même pas saquer". Et Orelsan d'enchaîner avec la phrase suivante : "Ouais, tu vas faire couler ta ville comme les Mbappé".

La réplique de l'attaquant du Real Madrid ne s’est pas fait attendre. Ce vendredi 7 novembre, le capitaine des Bleus a répondu sèchement sur X.

J'utilise (...) Orelsan, la vraie vie, et j'en fais de la fiction

Orelsan

Avec une écriture moins incisive dans cet album, Orelsan est-il en plein passage à vide ou fidèle à son personnage de fiction torturé ? 

"J'utilise en gros Orelsan, la vraie vie, et j'en fais de la fiction, confie l'artiste de 43 ans sur RTL. Pour moi, c'est de la fiction, comme quand je fais un morceau, on prend quelque chose qui vient de nous parce qu'on le maîtrise et on pousse les curseurs au max pour faire une histoire divertissante".

Parmi ces "choses qui viennent de nous", qui influent son écriture, l'accueil de son premier enfant, comme le relatent les titres Dans quelques mois et Deux et demi. Son voyage au Japon a également fortement influencé la composition musicale de La Fuite en avant, avec des accents de pop japonaise, renforcées par sa collaboration avec Lilas Ikuta sur un des titres. 

Les autres artistes invités sur cet album sont le chanteur Yamê, connu pour son titre Bécane, le rappeur SDM et le groupe sud-coréen de K-pop Fifty Fifty. On retrouve aussi Thomas Bangalter, la moitié des Daft Punk, pour un final grisant. Ensemble, les deux hommes ont composé le titre Yoroï, utilisé dans le film éponyme. 

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