ÉDITO - "Ces pierres résisteront à nos amnésies ou notre inconscience" : la touchante lettre de Goldman à Montigny-lès-Metz

Quand Jean-Jacques Goldman écrit à la mairie de Montigny-lès-Metz, c'est chargé d'émotion. L'histoire est émouvante et surprenante parce qu'à la mairie, où l'on prépare les cérémonies d'hommage pour l'anniversaire de la libération de Montigny-lès-Metz, le 19 novembre 1944, on ne s'attendait pas à recevoir une lettre du chanteur, comme le révèlent nos confrères de France Bleu. 

Au-delà de ces commémorations, la ville voulait surtout concrétiser un projet de "Stolpersteine". Ce sont ces pavés en laiton que l'on installe généralement devant la dernière demeure des déportés. On grave leur nom, leur date de naissance et pour mettre ce projet en musique et rendre hommage à trois déportés natifs de Montigny-lès-Metz, en Moselle, Lucienne, Denise et Georgette, mortes à Auschwitz. 

L'un des adjoints au maire a évoqué, auprès de France Bleu, la chanson Comme toi. Mais d'autres gens en avaient décidé autrement. Et cet adjoint à la culture, Dimitri Sokolowski, s'est dit : "Et si j'écrivais à Jean-Jacques Goldman ?". Comme il le raconte, ils ont envoyé cette lettre un peu comme une bouteille, jetée à la mer. La réponse est arrivée assez vite par la poste. 

Si l'Histoire nous apprend que nous n'apprenons rien, ces pierres résisteront à nos amnésies ou notre inconscience

Jean-Jacques Goldman

Vous imaginez la surprise ? Ce n'était pas un petit mot de remerciement, à la va-vite,  signée JJ Goldman. Non, c'était une lettre dans laquelle l'artiste remercie la ville de cette initiative touchante et utile. Et ce d'autant qu'à Munich, où sont nés ses grands-parents et sa mère, des pavés dorés ont aussi été posés devant chez eux, même si eux n'ont pas eu le même destin tragique, qu'ils ont pu fuir en France et être cachés. 

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Alors, il s'excuse de ne pouvoir être présent. "Si l'Histoire nous apprend que nous n'apprenons rien, ces pierres résisteront à nos amnésies ou notre inconscience", a-t-il écrit. Voilà, sans fureurs, loin des manœuvres politiques. Voilà une façon de lutter contre l'antisémitisme.