Bob Dylan : pourquoi son premier concert en France a été un cauchemar

Le prodige d'Hollywood dans la peau de l'icône de la folk. Dans Un parfait inconnu qui sort ce mercredi au cinéma, Timothée Chalamet enfile la guitare de Bob Dylan. Le très attendu biopic revient sur les premiers pas du chanteur dont le premier concert en France a été un véritable cauchemar. 

Le 24 mai 1966, Bob Dylan se produit à l'Olympia, le jour de ses 25 ans. Le chanteur était déjà venu à Paris deux ans plus tôt pour voir son ami Hugues Auffray, qui lui avait fait découvrir le camembert. Il était aussi venu voir Françoise Hardy dont il était tombé amoureux en voyant une photo d’elle. Il avouera plus tard lui avoir écrit des dizaines de lettres enflammées qu’il n’a jamais osé envoyer. Ce jour de mai 1966, la chanteuse est dans la salle. 

À cette époque, Bob Dylan a déjà sorti sept albums qui ont révolutionné la musique. Il incarne la musique folk et la chanson protestataire. Sauf qu'en 1966, Bob Dylan est passé à autre chose. Il a troqué sa guitare sèche contre une électrique. Du folk, il est passé au rock. Ses fans se sentent trahis. 

Bob Dylan sifflé par le public

Résultat : peu avant l’Olympia, en plein concert à Manchester, des fans l’ont traité de Judas. Il leur a répondu en jouant avec les amplis au bord de la saturation. Pour tenir durant cette tournée houleuse, Dylan, de son propre aveu, se bourre de drogue, notamment d’amphétamines. Lui qui était pourtant plus porté sur la marijuana puisque c'est lui qui a fait fumer leur premier joint aux Beatles en 1964. 

À lire aussi

musique

Françoise Sagan : le violent accident de voiture qui a failli tuer l'icône de la littérature

Le soir de son concert à l'Olympia, Bob Dylan a beaucoup bu et fumé. Quand le rideau s’ouvre, le public découvre un drapeau américain géant alors que les États-Unis sont en pleine guerre du Vietnam. Premiers sifflets car la foule est venue voir le Dylan anti-militariste qui a dénoncé ce conflit. Or, il leur balance la bannière étoilée en plein visage.

Une première impression qui ne s'arrange pas lors de son arrivée sur scène. Le chanteur met huit longues minutes à accorder sa guitare, avant de dérouler ses chansons de façon désinvolte. Mais le pire est à venir. À l’entracte, il menace de ne pas remonter sur scène si on ne lui amène pas Françoise Hardy dans sa loge.

"Bob Dylan, go home"

La chanteuse se retrouve seule dans la loge de Bob Dylan qui lui propose de lui faire écouter une chanson de son prochain album. Le morceau n'est pas choisi au hasard puisque le nom du titre est "I want you". Une tentative grossière qui ne marchera pas mais Bob Dylan remonte sur scène pour finir le concert. 

La piètre prestation lui vaut de nombreuses critiques. Le Monde avait titré "Bob Dylan, go home" tandis que Bruno Coquatrix, le mythique patron de l’Olympia, dit à Hugues Auffray : "Votre ami, c’est un escroc." Un escroc sifflé finalement devenu chevalier de la Légion d’Honneur adoubé en 2013.