Pyramide du Louvre : comment François Mitterrand a contourné le règlement pour réaliser les travaux qu'il voulait

"Le Grand récit RTL", c'est désormais votre rendez-vous de 20h à 21h sur RTL. Tous les soirs, André Dussollier vous invite à revivre des événements et des destins qui ont marqué notre mémoire collective. Ce 28 août, l'acteur nous transporte au cœur de Paris, en 1989, pour explorer l'histoire fascinante de la pyramide du Louvre. Un projet audacieux qui a défié les conventions et transformé le visage de la capitale française.

Nous sommes en 1981, François Mitterrand vient d'être élu président de la République. Dès le début de son mandat, il nourrit l'ambition de redonner au Palais du Louvre sa vocation première : être un musée, et rien d'autre. À cette époque, une partie du Louvre est encore occupée par le ministère des Finances. Mitterrand, avec l'aide de son ministre de la Culture, Jack Lang, décide de libérer cet espace pour le consacrer entièrement à l'art et à la culture.

Mais le projet ne s'arrête pas là. Mitterrand veut moderniser le Louvre, le rendre plus accessible et en faire un symbole du rayonnement culturel de la France. Pour cela, il a besoin d'un architecte visionnaire. Lors d'un voyage aux États-Unis en 1980, il découvre l'œuvre de Ieoh Ming Pei à la National Gallery of Art. Séduit par l'audace de cet architecte sino-américain, l'ancien Président décide de lui confier le projet du Grand Louvre.

"Une simple rénovation"

Cependant, la procédure habituelle pour un tel chantier aurait exigé un concours d'architecture. Mitterrand, déterminé à réaliser sa vision, contourne cette étape en qualifiant le projet de simple rénovation. Ieoh Ming Pei est ainsi nommé consultant, mais il devient de facto le maître d'œuvre du projet. Cette manœuvre habile permet à Mitterrand de faire avancer son projet sans passer par les lourdeurs administratives habituelles.

Le projet de Pei, une pyramide de verre et d'acier au cœur de la cour Napoléon, suscite immédiatement la controverse. Les critiques fusent, certains dénonçant une atteinte au patrimoine classique du Louvre, d'autres s'inquiétant de la fragilité et du coût de la structure. La presse et les responsables politiques s'emparent du débat, transformant la pyramide en symbole des tensions entre conservatisme et modernité.

Malgré les critiques, Mitterrand persiste. Avec le soutien inattendu de Jacques Chirac, alors maire de Paris, le projet avance. En 1985, les travaux commencent, et en 1989, la pyramide est inaugurée, devenant rapidement une icône de Paris. Un pari audacieux qui a transformé le Louvre en l'un des musées les plus visités au monde, et qui continue de fasciner des millions de visiteurs chaque année.