Mort de Brigitte Bardot : 6 films emblématiques de l'icône française

Icône internationale, emblème de l'émancipation des femmes et personnalité engagée pour la cause animale, Brigitte Bardot est morte ce dimanche 28 décembre 2025 à l'âge de 91 ans. Née le 28 septembre 1934, elle fut l'une des grandes figures féminines des années 1950-1970. Égérie, muse des grands artistes de l'époque et star mondiale, elle a incarné des rôles de femme libérée, anticonformiste et parfois fatale. 

Entre 1952 et 1973, Brigitte Bardot a joué dans plus de 45 films. Une filmographie riche et variée qui lui a permis d'obtenir de nombreuses distinctions cinématographiques. L'icône française a remporté, à deux reprises, les Victoires du cinéma français, ancêtres des César.

Ses premiers pas dans "Le Trou normand"

L'histoire d'amour entre Brigitte Bardot et le cinéma français a débuté en 1952. Du haut de ses 18 ans, elle avait été sélectionnée, grâce à un ami de son père, pour tourner dans Le Trou normand, et jouer le rôle de Javotte. Réalisé par Jean Boyer, ce long métrage n'avait pas réjoui la jeune fille, qui l'avait qualifié de "cucu la praline" dans un de ses mémoires. 

Le Trou normand racontait l'histoire d'Hippolyte, un homme simple et naïf de 32 ans, contraint de retourner à l'école pour obtenir son certificat d'études. En effet, son oncle défunt lui avait légué son auberge à la condition qu'il réussisse cet examen. En cas d'échec, l'établissement reviendrait à la belle-sœur de l'oncle, Augustine, et sa fille Javotte, interprétée par Brigitte Bardot. 

Ce premier film avait, par ailleurs, été particulièrement difficile pour Brigitte Bardot. "Si l'enfer existe sur cette terre, ce premier film en fut un exemple" avait écrit l'actrice dans son autobiographie Initales B.B : Mémoires, en 1996. 

Elle avait notamment pointé du doigt les conditions de tournage du projet : "Debout à six heures du matin, maquillée d'une façon horrible, (...), ne pouvant rien dire, bousculée, engueulée par des assistants vulgaires, des producteurs vicieux, des maquilleurs répugnants". Bien que l'actrice n'en ai pas gardé un bon souvenir, Le trou normand restera, à jamais, la première pierre de son édifice cinématographique. 

"Et Dieu... créa la femme" : une arrivée timide en France

En 1956, Brigitte Bardot avait été propulsée sur les devants de la scène médiatique avec son rôle dans Et Dieu... créa la femme. Ce film, réalisé par Roger Vadim, avait suscité une forte vague d'indignation et de fascination en France. Dans le long métrage, l'actrice interprétait Juliette, une orpheline de 18 ans que trois hommes tentaient de séduire. 

L'affirmation, pour la première fois au cinéma, de la sensualité d'une femme avait dérangé les mœurs de l'époque. Plusieurs scènes de nus avaient été censurées en France. Le long métrage et son actrice avaient néanmoins été très bien accueillis à l'étranger, notamment en Angleterre et Allemagne. Et Dieu... créa la femme, s'était particulièrement démarqué aux États-Unis, avec plus de 16,5 millions d'entrées au box-office. 

Une meurtrière séduisante dans "La Vérité"

Un des films notables de la carrière de B.B est La Vérité, d'Henri-Georges Clouzot. Dans ce drame franco-italien, Brigitte Bardot avait interprété le rôle de Dominique Marceau. Cette femme, séduisante et intelligente, était accusée d'avoir tué son ancien amant. L'histoire fictive de son procès aux assisses avait connu un énorme succès, le film enregistrant plus de 5,6 millions d'entrées en France. 

Durant le tournage, en 1960, Brigitte Bardot avait à nouveau été poussée à bout par son réalisateur. Elle avait déclaré à Vogue en 2012 que "Clouzot m’a tellement persuadée que j’étais cette femme de mœurs légères, cette tragédienne, que j’ai finie par y croire. Je suis devenue Dominique. Au point que des mois plus tard, j’ai voulu me suicider". Une œuvre très marquante pour l'actrice, qui l'avait tout de même qualifié de son "meilleur film'. 

La Vérité avait été ressortie en salles en 1989, près de trente ans après sa première sortie commerciale. À cette occasion, la française avait confié au journaliste Henry-Jean Servat : "Je me moque de ma carrière, sauf (de) La Vérité. S'il doit rester une seule trace de mon passage sur les écrans, je souhaite que ce soit dans ce film où, pendant et après, j'ai conscience d'avoir été une vraie comédienne."

"Vie privée", un film inspiré de la vie de Brigitte Bardot

En 1962, Brigitte Bardot avait accepté de jouer dans Vie privée de Louis Malle, un film dramatique dans lequel elle incarnait Jill, une jolie danseuse qui s'installe à Paris. Les similarités entre la vie de son personnage et celle de Bardot avaient rapidement été remarquées. 

En effet, dans le film, Jill connaît un franc succès, devenant top model, actrice puis sex-symbol, avant de sombrer dans la dépression en raison de sa notoriété et du harcèlement incessant des paparazzis. Un parcours de vie similaire à celui de l'icône française qui a fait plusieurs tentatives de suicides. 
 
À l'occasion de la sortie du film, le réalisateur avait confié à la télévision  que Brigitte Bardot "se sentait très concernée" par les scènes se déroulant à Paris. Il avait comparé l'histoire du personnage à celle de l'actrice, notant que "les gens l'empêchent de vivre, c'est vrai, ce ne sont pas des histoires. C'est très frappant et très émouvant". 

"Le Mépris", 1963

En 1963, Brigitte Bardot était de retour sur les grands écrans avec Le Mépris. Réalisé par Jean-Luc Godard, ce long métrage franco-italien est une adaptation du livre d'Alberto Moravia. 

Dans ce dernier, le scénariste Paul Javal, joué par Michel Piccoli, voit sa vie basculer lorsqu'un célèbre producteur lui propose d'adapter l'Odyssée. Cette offre, bien qu'irrésistible professionnellement, mènera à de nombreuses disputes avec sa femme, Camille, interprétée par B.B. 

Les producteurs, insatisfaits de la première version, avaient jugé qu'elle manquait de scènes de nu de Brigitte Bardot. Jean-Luc Godard, contraint d'écouter ces recommandations, avait néanmoins légèrement modifié leurs directives, utilisant des filtres colorés pour masquer le corps de l'actrice. À sa sortie, Le Mépris avait tout de même été interdit aux moins de 18 ans. 

En mai 2020, Brigitte Bardot était revenue sur sa collaboration avec Michel Piccoli, décédé quelques jours avant. Elle avait partagé, sur les réseaux sociaux, "il avait du talent, de l'humour, et il aimait mes fesses". 

"L'Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise"

L'Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise, sorti en 1973, est le dernier film de Brigitte Bardot. Cette comédie, écrite par Nina Companeez, se déroulait au Moyen-Âge et suivait les aventures de Colinot, un jeune homme amoureux cherchant à retrouver sa bien-aimée kidnappée.

Brigitte Bardot y incarnait Arabelle, une demoiselle accompagnée de poètes et troubadours, qui prodiguait des conseils d'amour à Colinot. Le film n'avait pas rencontré un grand succès, enregistrant seulement 661.180 entrées au box-office de 1973. Il reste néanmoins connu comme la dernière apparition de l'actrice, qui avait ensuite choisi de se consacrer pleinement à la cause animale.

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