Vous savez quoi, je me demande si le CSA ne va pas devoir comptabiliser les César dans le temps de parole des politiques. C'est bien-sûr une boutade mais cette conclusion s'impose. Car oui, s'il y a des propos politisés que j'ai dû écouter, voire supporter, ce sont bien les discours "délivrés" par les acteurs sur la scène de la salle Pleyel, vendredi soir, lors de la 42ème soirée des César. Il s'agissait de diatribes plus imposées que "posées", sur, au choix, la politique nationale, internationale, et bien-sûr sociale.
Alors je sais bien que chaque comédien est avant tout un citoyen mais moi, outre que je me fiche de leur vocation de "lanceur d'alerte", de leur mission dans l'émission, j'avoue redouter le mélange des genres. Seul un "individu" plus caustique que la soude, doté d'un sens aigu du mot d'esprit, peut faire passer tout un courant de pensée en une seule phrase qui nous "remue". Une phrase courant d'air, en quelque sorte. La maladresse ne passe pas. Ne paie pas.
Le mode "combatif" était en revanche logique dans le cas du documentariste François Ruffin, qui marine dans les drames de délocalisation comme la griotte marine dans le kirsch. Son discours n'était pas déplacé, seulement décalé vu l'endroit, mais il s'imposait puisque les délocalisations indécentes, c'est le thème de Merci patron, le film lui valant un César. Mais que dire des autres ? De François Cluzet revenant sur les propos certes maladroits tenus par un policier syndicaliste sur le plateau de C à vous (où il était question d'un comparatif entre "bamboula" et "enculé de flics").
Le monde agricole intéresse peu les artistes aux indignations sélectives.
Isabelle Morini-Bosc
Quant à George Clooney, il était certes spirituel et Jean Dujardin drôle dans le rôle du traducteur approximatif, mais ne pourrait-on pas essayer de passer une demi-journée sans citer Trump et ses "trumperies"? On y a en effet eu droit en "boucle" ! Quant à Ken Loach venant nous donner des leçons de vote, dans quelque sens que ce soit, je trouve cela à la limite de l'inconvenant pour des propos très convenus. Les Français ont-ils vraiment besoin de lui pour se montrer raisonnables ? Pour raisonner ? Et côté débats à haut débit, pourquoi ne pas avoir plutôt évoqué la veille de l'ouverture du salon de l'Agriculture, ces canards qu'on massacre, ces éleveurs de canards qu'on assassine alors que ce virus n'est pas dangereux pour l'homme, et que cela vient de surcroît des oiseaux migrateurs ?
Va-t-on tirer en l'air comme on crache au ciel ? Le monde agricole a justement hélas l'impression de cracher en l'air, lui qui intéresse peu ces artistes aux indignations sélectives. Les seules campagnes qui les intéressaient l'autre soir, étaient politiques. Cette 42ème cérémonie était-elle donc ratée ? Non. J'ai apprécié une organisation sans faille, comme la présentation rafraîchissante de Jérôme Commandeur, très sympa en monsieur loyal "vendant" des termes "admiratifs" à une Nathalie Baye qui en exigeait.
J'ai également adoré j'entendre dire, après les 20 premières minutes, que "le plus dur restait à faire". Ajoutant lui aussi quelques petites phrases politiquement perfides mais suffisamment brèves pour "faire-leur-petit-effet" sans être "lourdingues". Oui, c'était une bonne recrue car ils sont rarissimes, ceux qui font des films sans qu'on doive leur dire "arrête ton cinéma".
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