Anne-Sophie Pic : "Mon envie d'apprendre la cuisine n'était pas commandée par une pression familiale"

Alors que pendant des années les femmes ont tout fait pour sortir des cuisines, Anne-Sophie Pic a dû jouer des coudes pour s'y faire accepter. Issue d'une des plus grandes dynasties culinaires françaises, elle a su sublimer l'héritage familial en partant d'un simple restaurant pour en faire un véritable groupe, avec hôtels, épiceries et ateliers de cuisine. Première femme élue par ses pairs meilleure chef du monde en 2011, seule femme française aujourd'hui à avoir trois étoiles au Michelin, elle reçoit juste avant le service dans son adresse parisienne, La Dame de Pic.

Fort de ses antécédents familiaux, Anne-Sophie Pic décide de faire des études de... commerce. Une façon pour elle de faire sa "crise d'adolescence un peu tardive" et de se différencier par rapport à l'héritage. "En fait j'y suis retourné avec plus de bonheur et de volonté, cela a surtout été mon choix", confie-t-elle. Pourquoi est-elle finalement rentrée dans le rang ? "C'est comme quand vous vous retrouvez au pied du mur et que vous vous dites 'qu'est-ce que je veux faire maintenant que j'ai goûté une certaine liberté' ? Là d'un coup c'est comme une évidence de se dire 'finalement j'ai envie d'apprendre la cuisine'".

"Ce n'était pas commandé par une nécessité ou une pression familiale", insiste Anne-Sophie Pic. "Il fallait tout ce temps-là pour que ce choix se mûrisse et que mon envie de venir soit personnelle", poursuit-elle. Elle ajoute : "On ne peut pas échapper à son destin".