Jack Lang, libre à tout prix

Mitterrandien plus que socialiste, libre plus qu'encarté, artiste plus que ministre, Jack Lang, 76 ans, reste pour le grand public l'homme de la culture. Président de l'Institut du monde arabe depuis 2013, il insiste, dans son bureau situé au huitième étage de l'IMA, sur la nécessité de se sentir libre coûte que coûte.

Jack, un prénom singulier pour un personnage singulier, qui lui a été attribué "par anglophilie". "À l'époque, l'Angleterre était le pays de la liberté. (...) Mon père était anglophile", explique l'ancien ministre. "Au début, je n'étais pas très content. C'est plus tard que j'ai finalement accepté ce prénom" qui correspond à un tempérament que lui-même qualifie d'"assez particulier".

Un mitterrandisme historique

"Même au gouvernement, quand bien même j'étais solidaire, je me sentais libre", confie celui qui a occupé les postes de ministre de la Culture et de l'Éducation nationale. Très proche du président François Mitterrand, il se rappelle leur collaboration. "Nous étions souvent en harmonie. Quelques fois il y a eu des petits frottements, mais j'ai exprimé mon sentiment. (...) il avait confiance en moi, on pouvait se parler ou s'écrire librement", explique Jack Lang. 

Une pensée pour l'ancien président ? "Toujours, quasiment chaque jour. Je l'aime, j'ai de l'affection pour lui. Ce que nous avons ensemble construit à Paris, la pyramide du Louvre, la bibliothèque de France, le nouvel opéra de la Bastille... Quand je passe devant, je ne peux pas ne pas penser à lui", confie-t-il.