La bataille judiciaire est peut-être derrière elle, mais Amber Heard compte bien continuer le combat politique et médiatique contre son ex-époux, Johnny Depp. Après la publication d'une première vidéo de l'acteur sur le réseau social TikTok où celui-ci remerciait ses fans de l'avoir soutenu, Amber Heard a fait parvenir un message par la voix de son porte-parole.
"Pendant que Johnny Depp va de l'avant, les droits des femmes reculent. Le message du verdict aux victimes de violences domestiques est : vous avez raison d'avoir peur de vous redresser et de parler", a fait savoir la porte-parole de l'actrice d'Aquaman.
Le procès en diffamation qui a opposé Amber Heard à Johnny Depp et sa diffusion à la télévision et sur Internet auront un impact "potentiellement catastrophique" pour les victimes de violences conjugales, estiment des organisations de défense des femmes. Les jurés ont donné raison à l'acteur de Pirate des Caraïbes et lui ont attribué un peu plus de 10 millions de dollars de dommages-intérêts, jugeant que l'actrice de 36 ans avait diffamé son ex-mari en se présentant comme "une personnalité publique représentant les violences conjugales" dans une tribune publiée en 2018, même si Johnny Depp n'était pas mentionné.
Pour Michele Dauber, professeure de droit à l'Université de Stanford et militante contre les agressions sexuelles sur le campus, c'est "la pire décision prise par un tribunal depuis des décennies pour les victimes" qui montre "une profonde méconnaissance des violences sexuelles de la part de la juge". Selon elle, Amber Heard a ainsi dû "décrire son viol présumé avec des détails crus à la télévision. C'est choquant et ça devrait offenser toutes les femmes et les victimes, qu'elles soient d'accord ou non avec le verdict". La dernière fois qu'une victime de viol a été forcée de témoigner publiquement date de 1983, dit-elle.
"Il n'y a aucun intérêt public dans cette affaire qui pourrait éventuellement l'emporter sur le mal causé", affirme Michelle Dauber, estimant que désormais "chaque victime va réfléchir à deux fois avant de se manifester et demander une ordonnance d'éloignement ou de parler à quiconque des abus qu'elle a subis". "Les femmes peuvent être blessées, même tuées, parce qu'elles n'appellent pas à l'aide. Cette affaire a été un désastre complet. Elle est potentiellement catastrophique", conclut-elle.
L'affaire pose aussi la question de l'avenir du mouvement #MeToo, un hashtag né en 2017 pour encourager les femmes à dénoncer les auteurs de harcèlement et d'agressions sexuelles. "Il est impossible de ne pas y voir un retour de bâton pour #MeToo, les femmes sont allées trop loin. Mesdames, on vous a écoutées et on a condamné quelques hommes. Ne soyez pas trop cupides", écrit un internaute par exemple sur Reddit. Mais Tarana Burke, fondatrice de #MeToo, a assuré sur Twitter que "ce mouvement demeurait "tout à fait VIVANT".
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