Staline : qui était Vassili Blokhine, bourreau aux 20.000 victimes et homme de main du dictateur ?

Vassili Blokhine a tué à lui seul 20.000 personnes. Pendant presque 30 ans, cet homme est le bourreau numéro 1 de la terreur stalinienne et ses 20 millions de victimes. Avec son revolver, il liquide froidement et méthodiquement tous les ennemis du régime communiste. Parmi ses 20.000 victimes, il y a notamment les chefs militaires condamnés à mort lors des grandes purges du milieu des années 30 et les prisonniers polonais du massacre de Katyń pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Vassili Blokhine semble ne pas être humain. C'est une sorte de robot qui n'exprime aucune émotion au moment de passer à l'acte. Il enchaîne les mises à mort comme s'il travaillait à la chaîne en usine. Comme tout le monde en URSS au temps de Staline, Blokhine est un temps lui aussi menacé d'être exécuté.

Ce bourreau est né à la fin du XIXe siècle, en 1895, à Moscou. À l'époque, la Russie est un empire gouverné depuis peu par le tsar Nicolas II. Blokhine grandit dans un milieu très modeste. Ses parents sont des paysans et il suit leur chemin. Il devient berger, puis il est engagé pour s'occuper de chevaux. Et ensuite, il devient maçon. Quand la Russie entre dans la Première Guerre mondiale, Blokhine est mobilisé comme des millions de Russes et combat dans l'armée du Tsar. 

Exécuteur en chef de la Tchéka

En 1917, la Révolution russe éclate. Elle aboutit à la prise de pouvoir des bolcheviques de Lénine. Vassili Blokhine décide d'entrer au parti communiste. En 1921, à l'âge de 26 ans, il intègre la police politique, la Tchéka. Il se révèle être un très bon élément, très zélé. C'est à ce moment que Staline le repère. Staline qui commence à devenir, en cette année 1921, un des hommes forts du parti communiste soviétique. Vassili Blokhine est nommé exécuteur en chef de la Tchéka et devient l'homme de main de Joseph Staline. 

Au milieu des années 30, Vassili Blokhine affiche déjà un lourd palmarès d'actes de torture et d'exécution. Mais la Grande terreur est son heure de gloire. À l'issue des procès expéditifs, des grandes purges staliniennes des années 30 qui sont en fait des parodies, 750.000 "ennemis du régime", comme on les appelle dans le langage stalinien, sont condamnés à la déportation au goulag. 

Hypertension et hôpital psychiatrique

Lorsque l'Allemagne nazie envahit l'URSS lors de l'opération "Barbarossa", déclenchée en 1941, Blokhine prend encore du galon au sein du NKVD. Nommé major, puis colonel, il crée des bataillons paramilitaires sur le front de l'est et il participe à l'élimination des cadres de l'armée rouge et de présumés traîtres ou espions. 

La cadence infernale des exécutions, l'abus de vodka et la vue depuis plus de 30 ans de toutes ces victimes assassinées l'ont épuisé. Il souffre d'hypertension et n'est pas loin de l'internement en hôpital psychiatrique, comme c'est le cas d'ailleurs pour beaucoup de ses collègues bourreaux. Physiquement d'ailleurs, Blokhine ne tient plus sur ses jambes, il est contraint de se déplacer avec une canne. 

Survient la mort de Joseph Staline en 1953 et la prise de pouvoir de Khrouchtchev. C'est le début de la déstalinisation. Tous les proches de l'ancien maître de l'URSS sont chassés. 

Vassili Blokhine sombre dans la folie

Vassili Blokhine en fait partie. Du jour au lendemain, il est révoqué et perd son grade de major-général. Déprimé, le bourreau de Staline s'enfonce davantage dans l'alcoolisme et il finit par sombrer dans la folie. Il meurt en 1955, à l'âge de 60 ans, d'un infarctus de myocarde. Mais la rumeur prétend à Moscou qu'il s'est suicidé, voire empoisonné. Ironie de l'histoire, il est enterré dans un cimetière de Moscou, là où reposent la plupart de ses victimes.

Sur près d'un million d'exécutions arbitraires ordonnées par Staline, Vassili Blokhine est celui qui en a réalisé le plus. Il fait partie des centaines de milliers de bourreaux qui ont été enrôlés au temps de l'URSS. Selon une ONG russe, Memorial, 41.671 bourreaux ont été aux ordres de Joseph Staline. Depuis, cette ONG a été dissoute par Vladimir Poutine. 

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