Seconde Guerre mondiale : qu'est-ce que le massacre de Katyń ?

Avec son revolver, Vassili Blokhine a liquidé froidement et méthodiquement 20.000 personnes, considérées comme des "ennemis" du régime stalinien. Pendant presque 30 ans, il a été le bourreau numéro 1 de la terreur stalinienne et ses 20 millions de victimes. Lors de la Seconde Guerre mondiale et après la signature du pacte germano-soviétique entre Staline et Hitler, puis l'invasion de la Pologne par l'URSS, Staline a eu besoin de bras pour assassiner 22.000 prisonniers polonais. 

Ces derniers feraient partie d'une prétendue armée secrète polonaise. Ils ont été détenus dans des camps en Ukraine et en Biélorussie. Un rituel sinistre s'est mis en place au printemps 1940. Le 5 mars 1940, à la nuit tombée, cinq cars de marques allemandes, surnommées les "corbeaux noirs", se sont succédé à l'entrée du local du NKVD de la ville de Katyń, dans l'ouest de la Russie. À presque 400 km de Moscou, 50 officiers polonais sont descendus de chaque car. 

Puis, ils ont été conduits au sous-sol. Ils sont entrés, chacun à leur tour, dans une salle avec des murs peints en rouge où trône une statue en plâtre de Lénine. Après vérification de chaque identité, les officiers polonais ont été invités à se rendre dans une pièce voisine, un à un. C'est là qu'ils ont été abattus d'une balle dans la nuque par Vassili Blokhine. 

Le massacre de Katyń a décapité l'armée polonaise

Les moteurs des camions ont tourné à plein régime pour couvrir le bruit des détonations. Toutes les trois minutes, le même geste se répète, jusqu'à 250 fois par nuit. Les corps ont ensuite été jetés dans les tranchées de 10 mètres de long. Situé dans des champs à l'écart, en un mois à peine, Vassili Blokhine a exécuté 6.500 officiers polonais, soit un tiers des prisonniers. 10.000 autres cadres polonais ont disparu à jamais, exécutés dans un lieu inconnu. 

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Le bourreau a utilisé à chaque fois un revolver de marque allemande. C'est la preuve de son cynisme. Les modèles allemands sont, selon lui, plus fiables que les soviétiques. Le massacre de Katyń, qui a décapité l'armée polonaise en supprimant une grande partie de ses officiers, a longtemps été passé sous silence et imputé aux nazis. C'est une forfaiture, car en réalité, il a été reconnu par l'Union soviétique un demi-siècle plus tard, en 1990.

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