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Salvador Dali à Cadaqués en 1965
Crédit : MAZEAU JEAN MARIE/SIPA
Ce mercredi 7 février sort le film Daaaaaali dans lequel Jonathan Cohen, Édouard Baer, Gilles Lellouche jouent tous le rôle du génie catalan. Avec 40 centimes d'euros, on peut tous s'offrir une œuvre de Salvador Dali. Et pour cela, il suffit d'aller dans une boulangerie ou une confiserie et de s'acheter une sucette Chupa Chups !
Dali les a révolutionnées en 1969 après une rencontre avec leur créateur, un autre Catalan, Enric Bernat. C'est lui qui avait eu l'idée géniale, en 1958, d'inventer un bonbon posé sur un bâton. Ce qui évite aux enfants d'avoir les doigts qui collent après l'avoir mangé.
Un bonbon tout rond qui rentre dans la bouche comme un ballon dans la cage d'un but. On n'est pas au pays du FC Barcelone pour rien. D'où le premier nom de cette sucette, "Gol", qui veut dire "but" en espagnol !
"Gol", ça fait un peu trop garçon donc, pour plaire aussi aux filles, Bernart décide de changer pour Chups, onomatopée pour retranscrire le bruit d'une sucette qui sort de la bouche. Puis Chupa Chups, "Chupa" voulant dire "je suce" en espagnol. Ces sucettes remportent un grand succès. Mais pour qu'il devienne mondial, Bernat fait appel à son ami Salvador Dali. Il lui demande un logo pour ses Chupa Chups.
Dali accepte. Anticonformiste, il n'a jamais répugné à tremper dans la publicité. Il en a fait pour l'aspirine Alka Seltzer et, un an avant ce rendez-vous, pour le chocolat Lanvin !
En moins d'une heure, Dali griffonne sur le coin d'un journal ce logo en forme de marguerite, avec une bordure rouge et jaune qui rappelle le drapeau catalan. Dali voit cette sucette qu'on tient par la main comme une fleur cueillie par sa tige. Voilà pourquoi ce logo en forme de marguerite, Dali le fait placer au sommet de la sucette. Et pas sur le côté, comme ça se fait habituellement. Ce qui permet de le rendre plus visible et d'admirer, la mégalomanie de Dani n'est jamais très loin, l'œuvre du maître.
Dali ne l'a pas fait gratuitement. Ce n'est pas pour rien qu'André Berton l'avait surnommé Avida Dollars, anagramme de Salvador Dali. Qui prenait ça plus pour un hommage qu'une moquerie. Comme il le disait lui-même dans une autre pub, cette fois pour une banque, le Crédit Commercial de France.
Dali aurait demandé un million de dollars pour ce logo mais pas de droits d'auteur. Et quand on sait qu'il se vend 4 milliards de ces sucettes chaque année dans le monde, toujours avec le même logo, on se dit que c'est Chupa Chups qui, sur ce coup-là, a fait une bonne affaire !
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