Aujourd’hui encore, les regards seront tournés vers l’Assemblée nationale. D'ailleurs, le fronton de cette institution politique a changé trois fois depuis sa construction
Le fronton actuel n’existait pas à l’origine au Palais Bourbon, demeure construite en 1722 pour Louise-Françoise de Bourbon, fille née des amours illégitimes entre le roi Louis XIV et Madame de Montespan. Le Palais Bourbon fut confisqué par les Révolutionnaires en 1791 qui le déclarent bien national. D’ailleurs, avant de devenir l’Assemblée nationale, le Palais Bourbon a servi de prison et de bâtiment pour l’École polytechnique.
Les différents travaux pour créer cette Assemblée ont défiguré la façade du Palais Bourbon qui donne sur la Seine. C'était impensable pour Napoléon, qui a finalisé en face, sur la rive droite, la construction de la Madeleine, temple de la gloire consacré à ses triomphes et d’inspiration romaine, avec ses grandes colonnes.
Napoléon voulait que la façade du Palais Bourbon soit le miroir de la Madeleine, placée au-dessus de trente marches car le pont de la Concorde est bombé. L’Empereur exigeait qu’on voie entièrement la façade de l’autre côté de la Seine. C’est l’architecte Bernard Poyet qui s’est chargé de cette tâche en 1803.
Napoléon était satisfait du résultat, notamment en ce qui concerne le fronton triangulaire qui le représentait à cheval, offrant au Corps législatif de cette nouvelle Assemblée les drapeaux conquis à Austerlitz, avec l’inscription géante "À Napoléon le Grand". En revanche, il n'était pas forcément satisfait du reste. La légende veut qu’il ait regretté de ne plus être lieutenant d’artillerie pour détruire à coups de canon ce portique de mauvais effet. Le portique va tenir, mais pas le fronton.
Lorsque les Bourbons reviennent sur le trône en 1815 avec Louis XVIII, on "dénapoléonise" le Palais. Le bas-relief à sa gloire est défoncé à coups de marteau et Napoléon est remplacé par une scène signée Fragonard à la gloire du Roi offrant la Charte Constitutionnelle aux Français. On reste dans la modestie et le provisoire puisque la Monarchie de Juillet arrive ensuite, et rebelote.
On détruit à nouveau ce fronton sur ordre de Louis-Philippe, auto-proclamé non pas roi de France mais roi des Français. Un nouveau motif est sculpté sur le fronton signé Cortot : on y voit une femme drapée représentant la France tenant une tablette "Liberté, Égalité, Fraternité" accompagnée à ses côtés de la Force et de la Justice, et appelant à la confection des lois. Avec en dessous l’inscription, "Assemblée nationale".
Ce motif est d'ailleurs toujours celui du Palais Bourbon et n’a plus bougé depuis 1841. À un détail près : en juin 1957, un violent orage a frappé Paris et la France a perdu un bras, qu’on a restauré aussitôt. Parce que pas de bras, pas de 49.3.
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