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Langue française : faut-il faire la liaison et dire "les rues z’étaient bondées" ?

Si certaines liaisons sont obligatoires en français, d’autres sont interdites, nous rappelle Muriel Gilbert…

Muriel Gilbert dévoile les astuces de la langue française
Muriel Gilbert dévoile les astuces de la langue française
Crédit : Green Chameleon / Unsplash
Langue française : faut-il faire la liaison et dire "les rues z'étaient bondées" ?
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Langue française : faut-il faire la liaison et dire "les rues z'étaient bondées" ?
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Muriel Gilbert

Ce samedi, amis des mots, nous parlons liaisons… L’air de rien, les liaisons, c’est tellement compliqué que moi-même je suis sans cesse obligée d’aller en revérifier les règles ! On parle souvent dans le Bonbon sur la langue des liaisons z’oubliées, et en particulier (ma marotte), de la liaison obligatoire avec les z’euros. Mais la pédagogie, c’est répéter, jusqu’à sept fois, paraît-il. 

Je le répète donc : les euros, c’est comme les années ! On dit vingt-t-euros, en faisant la liaison en T, exactement comme on dit vingt-t-ans, on dit deux mille deux-cents z’euros comme on dit deux mille deux cents z’ans, et ça marche avec tous les chiffres, tous les nombres ! Cela fait partie des liaisons obligatoires en français (comme celles que tout le monde fait sans y penser : des z’enfants, un n’idiot, un petit t’ami : ce sont aussi des liaisons obligatoires).

Vous en déduirez facilement qu’il y a des liaisons qui ne sont pas obligatoires. C’est le cas, par exemple, de celle que l’on fait entre un nom au pluriel et l’adjectif qui le suit (des croissants z’exquis ou des croissants Hexquis, des liaisons z’obligatoires ou des liaisons Hobligatoires)… Et il y a même des liaisons interdites ! Et justement Catherine, de Chartres, m’écrit pour se plaindre de liaisons que selon elle "on entend maintenant à tout bout de champ, notamment à la radio. Par exemple, m’écrit-elle : 'les rues étaient bondées'. Le journaliste va dire : 'Les rues' (il va marquer une pause) puis 'z’étaient bondées'."

Un tic de Jacques Chirac

Voilà qui rappelle un tic de Jacques Chirac, non ? D’ailleurs, Laurent Gerra s’appuie sur ce tic pour l’imiter, et lui fait dire des choses comme “Tout à fait’e, c’est moi’t”. Bref, Catherine a raison : la liaison perd toute raison d’être si on marque une pause entre deux mots. Elle peut même prêter à confusion : si je vous dis : "voici mon petit…. t’ami", ça va peut-être vous évoquer une passoire (un tamis) plutôt qu’un amoureux (un ami).

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Et bien sûr, pas de liaison non plus avec les mots commençant par un H aspiré : toujours pas de z’haricots ni de z’handicaps. Pas davantage de liaison après un nom au singulier : un croissant aux amandes (et pas un croissant t’aux amandes). Enfin, et c’est là qu’on constate que Catherine a doublement raison d’être gênée : jamais de liaison entre le sujet d’une phrase et le verbe qui suit. Donc, même sans pause entre les mots, jamais de : "Les rues z’étaient bondées" ! Pas plus que les chiens z’arrivent, ni de mes amis z’habitent ici : les rues Hétaient bondées, les chiens Harrivent, mes amis Habitent ici. 

Enfin, je rappelle qu’on ne fait pas la liaison devant les nombres : il est (H)une heure, il est (H)onze heures, pas de t’une heure ni de t’onze heures, comme on l’entend parfois à t’une heure et t’onze heures, oui, même sur RTL, horreur ! 

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