L’autre jour, au moment de payer mes courses au Monop' à côté de chez moi, le tapis roulant de la caisse ne roulait pas comme la caissière voulait, apparemment. Et elle a soupiré : "Eh ben, on n’est pas rendus à Loches !". J’adore cette vieille expression. Vous la connaissez, amis des mots ?
Alors, d’où vient-elle, d’ailleurs ? De Loches, bien sûr ! Et de l’Occupation allemande. Loches, jolie petite sous-préfecture des bords de l’Indre, avait alors cette caractéristique de se trouver juste derrière la ligne de démarcation, le début de la zone Sud, non occupée.
Être rendu à Loches, c’était être sauvé, pour ceux qui fuyaient les Allemands. "On n’est pas rendus à Loches" est ainsi devenu un synonyme de "On n’est pas au bout de nos peines !" On entend plus souvent simplement "On n’est pas rendus !", qui est une version abrégée de l’expression.
Et tenez, ça me fait penser à une autre expression basée sur un nom de ville : "C’est pas Versailles, ici !", qu’on utilise quand on veut faire remarquer à quelqu’un qu’il serait malin d’éteindre quelques lumières inutiles. Il y a même eu une pub très rigolote, de Total-Direct Energie, dont c’était le slogan ! Un historien spécialiste du château de Versailles, Mathieu Da Vinha, expliquait il y a quelque temps dans le Huffpost que l’expression était à l’origine une critique des dépenses du Roi-Soleil.
On se plaint aujourd’hui de l’augmentation du prix de l’énergie, mais, avant l’électricité, à l’époque des chandelles, l’éclairage était quasiment réservé aux ultrariches. Deux kilos de bougies, c’était un mois de salaire d’un ouvrier ! Imaginez que le château de Versailles était bien éclairé… Plus que ça ! On changeait même les bougies avant qu’elles ne soient consumées pour afficher la richesse du roi. Ce serait de là que vient d’ailleurs une autre expression : "Faire des économies de bouts de chandelles". Eh oui, les domestiques récupéraient les chandelles entamées : ils n’allaient pas laisser perdre ces restes si précieux. Et pas seulement à Versailles, pour le coup…
Allez, pour rester dans le luxe appuyé sur des noms de ville, savez-vous d’où vient l’expression "C’est Byzance !" ? Byzance était une cité grecque, d’une opulence légendaire, qui a d’ailleurs donné son nom à l’empire Byzantin. Au Ier siècle, après avoir été conquise par l’empereur Constantin, elle devient Constantinople ("la ville de Constantin"). Elle sera baptisée Istanbul en 1930 seulement, sous Atatürk. L’expression "C'est Byzance !" dans le sens de "Quel luxe !" aurait été popularisée par une pièce de théâtre oubliée dans laquelle un personnage s’exclamait : "Quel luxe ! Quel stupre ! Mais c’est Byzance !"
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