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Irma Grese : le procès de la gardienne des camps surnommée "l'ange blond d'Auschwitz"

PODCAST - Irma Grese, surnommée "l'ange blond d'Auschwitz", incarne l'horreur des camps nazis. À seulement 22 ans, elle doit se justifier de ses actes lors d'un procès historique.

Cette photo montre le portail principal donnant accès au camp de la mort d'Auschwitz-Birkenau à l'aube. On peut lire le célèbre panneau à l'entrée du camp de concentration nazi polonais d'Auschwitz, "Arbeit macht frei" ou "Le travail vous libérera".

Crédit : JANEK SKARZYNSKI / AFP

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Irma Grese, c'est l’histoire de ces Allemandes qui se sont enrôlées dans la folie mortifère des nazis, rêvant d’ascension sociale. Goebbels, le ministre de la propagande d’Hitler, a dit : "Les hommes organisent l'existence, les femmes les soutiennent et appliquent leurs décisions". Le moins que l'on puisse dire, c’est qu'Irma Grese a appliqué cette formule à la lettre.

Formée au camp de Ravensbrück, elle avait 19 ans quand elle est arrivée à Auschwitz, et s’est métamorphosée en monstre. Du jour au lendemain, Irma Grese a participé au tri des prisonniers pour la chambre à gaz. Elle a frappé, violé, torturé ses victimes. Elle a pu tuer jusqu’à 30 personnes par jour et a joui de son pouvoir de terreur.

Le lundi 17 septembre 1945, à Lüneburg, une petite ville du nord de l’Allemagne, un tribunal provisoire a été installé dans un lycée. Plus de 200 journalistes et observateurs internationaux se sont agglutinés pour suivre un procès historique : le premier organisé par les Alliés pour juger les criminels de guerre nazis, quatre mois à peine après la capitulation de l’Allemagne.

Une accusée au visage angélique

Dans le box, 45 accusés, 25 hommes et 16 femmes. Ce n’étaient pas des pontes du régime, mais le personnel ayant travaillé au camp de Bergen-Belsen, où 150.000 personnes sont mortes, dont Anne Frank, décédée à 15 ans, devenue célèbre dans le monde entier pour son journal.

Les accusés ont été alignés sur trois rangées, chacun portant un numéro. Au milieu de la première rangée, le numéro 9 a été porté par une belle jeune femme blonde aux boucles tombant sur les épaules et aux grands yeux bleus. Irma Grese attirait tous les regards. À 22 ans, elle a été la plus jeune accusée du procès.

Et en voyant ce visage gracieux, presque adolescent, il est difficile d’imaginer qu’Irma ait été la pire gardienne auxiliaire d’Auschwitz. Elle y a travaillé, avant d’être transférée à Bergen-Belsen début 1945.

Et pourtant, les charges reconnues contre elle, les témoignages des rescapés des camps où elle a officié, se sont succédé pendant plusieurs jours et ont dépeint une femme d’une cruauté démesurée. Les détails donnés par les survivantes ont provoqué des haut-le-cœur et des exclamations d’horreur dans le public.

Irma plaide "non coupable"

Au 25ᵉ jour du procès, Irma Grese a été appelée à la barre. Elle était très élégante : jupe, veste grise, chemisier bleu clair, bas de soie. Sa coiffure était impeccable. Elle n’a laissé paraître aucune émotion.

Calmement, Irma Grese a reconnu avoir fait usage de la violence, mais elle a plaidé non coupable et a nié la plupart des faits. Elle a estimé avoir bien traité les prisonnières. Face au juge, elle s’est défendue avec aplomb. Elle a affirmé avoir fait son travail, que cela avait été "son devoir d’exterminer des éléments antisociaux pour assurer l’avenir de l’Allemagne".

Le 17 novembre 1945, après deux mois de procès, Irma Grese a été condamnée à mort. Le 13 décembre de la même année, elle a été pendue. Son dernier mot : "Schnell", ce qui veut dire "vite". Une ultime provocation, tant ce mot a renvoyé immédiatement aux camps et aux ordres des bourreaux.

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