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Irma Grese : qui était la gardienne des camps de la mort, surnommée "la hyène" ?

PODCAST - Irma Grese, surnommée "la hyène" est devenue le symbole de la barbarie nazie. Arrivée à Auschwitz à 19 ans, elle se transforme en un bourreau impitoyable, participant aux sélections pour les chambres à gaz et infligeant violences et tortures aux prisonniers.

Un grillage barbelé et une tour de guet du camp de la mort d'Auschwitz, le 12 janvier 2005.

Crédit : AFP

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Surnommée "la hyène" ou encore "l’ange blond d’Auschwitz", Irma Grese a incarné à elle seule l’horreur des camps de concentration nazis. Gardienne dans plusieurs camps de la mort, la jeune femme a participé au tri des prisonniers pour la chambre à gaz. Elle a torturé, violé et tué ses victimes. Pourtant, rien ne semblait la destiner à un tel destin.

Née en 1923 à Lüneburg, un village du nord de l’Allemagne, Irma Grese a grandi dans un foyer où ont régné l’alcoolisme et la brutalité. Son père, violent et infidèle, a fait vivre un enfer à sa famille. À seulement 13 ans, la jeune Irma a été témoin d’un drame traumatisant : sa mère s'est suicidé en buvant de l’acide chlorhydrique. Après cet épisode tragique, Irma a été élevée par son père et sa nouvelle épouse, ancienne maîtresse, dans une atmosphère d’humiliation et de coups.

Surveillante... au camp de Ravensbrück

À l’école, elle était discrète, isolée et harcelée. À 15 ans, elle a abandonné ses études. Celle qui a répondu parfaitement aux critères ariens de l'époque et du Troisième Reich, avec cette silhouette sportive, ses cheveux blonds, ses yeux bleus, est entrée dans la branche féminine des jeunesses hitlériennes, une adhésion rendue obligatoire par le régime nazi.

Dans les années qui ont suivi, Irma a multiplié les petits emplois jusqu’à tomber sur une annonce proposant un poste de surveillante. L’offre venait du camp de Ravensbrück, dédié à l'internement des femmes. Elle a été acceptée, et a entamé alors une carrière qui l'a mené au cœur du régime nazi. Cependant, son arrivée au camp lui a valu d'être chassée par son père. Malgré son alcoolisme, ce dernier est un opposant farouche à Adolf Hitler et ne l'a pas toléré.

Elle n’a pas encore 20 ans lorsqu’elle a été affectée au camp d'Auschwitz-Birkenau. Et c’est là que, selon les témoignages, Irma s'est transformé en bourreau. Elle n'a pas tardé à s’imposer comme une figure de la terreur : elle a participé aux sélections pour les chambres à gaz, elle a affamé, violé et tué des prisonnières sans remords.

Elle peut tuer jusqu'à 30 personnes par jour

Irma Grese faisait très attention à son apparence. Elle se parfumait beaucoup avec des fragrances volées dans les affaires des déportés. Mais elle peut mettre autant de parfum qu'elle veut, la jeune femme sentait la mort à plein nez.

Avec son revolver, elle tirait à bout portant sur les prisonnières. Elle s'est plu à tourmenter les faibles, à traquer les femmes les plus belles qu’elle a envoyé à la mort aux côtés du tristement célèbre docteur Mengele. Elle a jeté des enfants par la fenêtre depuis le troisième étage d'un hôpital de fortune. Capable de tuer jusqu'à 30 personnes par jour, elle s'est délecté de son pouvoir de terreur.

Pour asseoir son autorité dans un monde dominé par des hommes, Irma a compris qu’elle devait être plus impitoyable encore. Et cela a fonctionné : à Auschwitz, elle est devenue la numéro deux du camp des femmes, et de facto, leur geôlière principale.

En 1945, alors qu’Auschwitz a été évacué face à l’avancée alliée, Irma a suivi le commandant Joseph Kramer, dont elle aurait été la maîtresse, jusqu’à Bergen-Belsen. Là, dans ce camp submergé par la faim et le typhus, elle a continué de sévir. Moins brutale, mais toujours sadique, elle a exercé son pouvoir jusqu’à l’arrivée des troupes britanniques en avril 1945.

La mort du bourreau

Arrêtée, jugée à Lüneburg avec 44 autres membres du personnel du camp, Irma Grese n'a montré aucun remords. À la barre, elle a admis qu'à Auschwitz, elle avait frappé des prisonnières, autrement qu'avec ses mains. Mais elle a refusé d'admettre tous les autres faits lister par l'accusation.
Le 17 novembre 1945, après deux mois de procès, Irma Grese a été condamnée à mort. Dans sa cellule, elle a écrit une lettre à son père, affirmant partir "en Allemande courageuse, innocente et toujours fière, qui a rempli de manière fidèle son devoir pour la patrie".

Le 13 décembre 1945, elle a été pendue. Son dernier mot : "Schnell" qui veut dire "vite". Une ultime provocation, tant ce terme renvoie immédiatement aux camps et aux ordres donnés par celles et ceux qui y ont fait régner l'indicible.

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