Caracalla : qui était cet empereur tyran ressuscité par le film "Gladiator 2" ?
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Caracalla : qui était cet empereur tyran ressuscité par le film "Gladiator 2" ?
PODCAST - Caracalla, empereur romain méconnu, a gagné en notoriété grâce à son inspiration pour un personnage machiavélique dans "Gladiator II", sorti en 2024. En six ans de règne, il a exercé une tyrannie qui égale celle des plus célèbres despotes de l'histoire.
Fred Hechinger dans le rôle de l'empereur Caracalla dans "Gladiator II"
Crédit : Paramount Pictures
Caracalla, l'empereur tyrannique qui a inspiré un personnage de "Gladiator II"
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Néron : qui est cet empereur romain sanguinaire, accusé d'avoir mis Rome à feu à et à sang ?
Son nom ne dit plus grand-chose au grand public, mais son règne a été l’un des plus sanglants de l’histoire romaine. Caracalla a été reconnu comme l’un des empereurs les plus cruels et les plus instables du IIIᵉ siècle. Son propre frère, avec qui le pouvoir avait été partagé, a été assassiné sur son ordre. Sous l’effet d’une paranoïa grandissante, des milliers de personnes ont été éliminées parce qu’elles avaient été jugées potentiellement menaçantes. Une atmosphère de terreur a été imposée dans tout l’Empire.
Caracalla, de son vrai nom Lucius Septimius Bassianus, a vu le jour en 188 à Lyon, qui était alors une province de l’Empire romain. Il a cinq ans quand son père devient empereur sous le nom de Septime Sévère, fondateur de la dynastie du même nom.
Les textes antiques racontent que l'enfant était aimant, généreux et qu'il pleurait devant les exécutions de condamnés à mort. Très jeune, il a été associé au pouvoir : nommé César, puis Auguste, c'est-à-dire co-empereur à l’âge de 11 ans. Il a été emmené dans les campagnes militaires de son père.
L'assassinat de son frère
En 211, à la mort de Septime Sévère, Lucius devient donc empereur. Très vite, il a été surnommé "Caracalla", en référence à la tunique à capuche, caracalli, qu’il portait régulièrement et distribuait aux citoyens lors des fêtes. Mais comme stipulé dans le testament impérial, s’il a le pouvoir, il doit le partager avec son frère Géta, de seulement un an son cadet.
Mais moins de huit mois après le début de leur règne commun, les tensions ont éclaté. Difficile de se partager la gouvernance de l’Empire romain, qui était immense à l’époque, allant du nord de l’Angleterre au Sahara, du Portugal à la Mésopotamie. Caracalla, petit, renfermé et jugé peu charismatique, était tout l'opposé de Géta, réputé beau, joyeux et apprécié. Les deux frères se détestaient et s’accusaient mutuellement de complot. Alors qu’une médiation familiale a été organisée par leur mère, Caracalla a fait assassiner son frère par des centurions, devant elle. Géta est mort dans ses bras, baignant dans son sang.
Dès lors, la violence de Caracalla n'a connu aucune limite. Il voyait des complots partout et éliminait tous ceux qui pourraient lui faire de l’ombre : un cousin, le petit-fils de l’ex-empereur Marc Aurèle, et le fils de l’ancien empereur Pertinax. Au total, selon Dion Cassius, sénateur grec contemporain, Caracalla aurait fait tuer 20.000 personnes. Il purgera également le Sénat de ses membres jugés dangereux.
Un empereur paranoïaque
Et il ne s’arrête pas là. Il a fait massacrer des entrepreneurs parce que les statues à son effigie ne sont pas arrivées à temps. Les étudiants d’Alexandrie, coupables à ses yeux de s’être moqués de ses prétentions à imiter Alexandre le Grand, ont également été exécutés en masse Le nombre exact de victimes n’a jamais été établi avec certitude, mais les estimations vont de 15.000 à plus de 100.000 morts.
Au quotidien, Caracalla a été décrit comme un empereur anxieux, rongé par ses angoisses et convaincu d’être atteint d’une maladie inconnue. Il a cherché désespérément un remède dans les sanctuaires. Il souffrait sans doute de troubles mentaux, qui expliqueraient en partie sa férocité.
Le 8 avril 217, alors qu’il quitte la ville d’Haran pour se rendre à Édesse, en actuelle Turquie, Caracalla s’éloigne de son camp pour satisfaire un besoin pressant. Il est suivi de près par le chef de la garde impériale, Macrin, et quelques soldats. À peine a-t-il le temps de se retourner qu’il est frappé de plusieurs coups de glaive, exactement comme son frère Géta quelques années plus tôt. Caracalla s’effondre dans une mare de sang, victime du complot qu’il redoutait tant.
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