La période de confinement nous permet de faire des choses auxquelles on accordait pas assez de temps habituellement. C'est le cas de Céline, une finistérienne de 40 ans, qui après y avoir songé à plusieurs reprises, s'est enfin lancée à la recherche de son sauveur, 35 ans après la noyade qui aurait pu lui être fatale.
C'était le 5 juillet 1984, Céline avait quatre ans et demi et jouait sur la plage de Porz Al Lorc'h à Plougastel (29), avec ses cousins. Avec de l'eau jusqu'aux genoux, la petite fille s'est coincée les bras le long du corps, encerclée par sa bouée. "Je portais ces affreuses chaussures en plastique" se souvient Céline qui explique avoir "glissé à de nombreuses reprises" sans parvenir à se redresser.
"Mon cousin Fabrice, l'aîné, est allé voir sa mère pour lui dire que je ne lui répondais plus quand il me parlait, c'est le premier à qui je dois la vie, mais ça, je le sais depuis longtemps", souligne cette bretonne qui ajoute : "Ils m'ont sortie de l'eau, j'étais bleue avec des algues coincées dans les dents". C'est à cet instant qu'intervient un mystérieux sauveur, qui lui a fait cracher l'eau et lui a prodigué un massage cardiaque.
Il connaissait les gestes de premiers secours
Céline Donval
Dans sa publication Facebook du 7 avril sur la page "Tu viens de Plougastel si...", Céline annonce être à la recherche d'un homme d'environ 80 ans maintenant, qui aurait réanimé une petite fille en juillet 1984 sur la plage de Porz Al Lorc'h. Son seul indice : "il connaissait les gestes de premiers secours".
Un des internautes ayant répondu à sa publication, l'envoie sur la piste d'un pompier qui avait son voilier amarré dans cette crique et qui y passait tous ses étés. "Sa femme ne se souvenait pas qu'il lui ait parlé de ça", raconte Céline, qui à ce moment là perdit espoir : "Je pensais que c'était foutu, que je ne pourrai jamais remercier mon sauveur".
Mais ce même internaute, conseille alors la quadragénaire, de contacter Madame Kervella, connue sous le surnom de Mamie Jeanne, une femme qui passe tous ses étés dans un terrain au dessus de la fameuse plage. "Et là surprise, elle dit se rappeler avoir assisté une petite fille, et son histoire collait avec celle de ma tante et de ma mère", raconte Céline.
Il devrait toujours y avoir une Mamie Jeanne près des petites plages
Céline Donval
Ce n'était donc pas un homme, mais Mamie Jeanne qui a ce jour de juillet 1984, a prodigué un massage cardiaque à la petite fille. "Il devrait toujours y avoir une Mamie Jeanne près des petites plages". Céline raconte que sa tante l'a alors conduite au cabinet médical du Docteur Henry, pendant que Mamie Jeanne, sur la banquette arrière, continuait de masser la petite fille. "J'étais à 34° arrivée au cabinet. Le Docteur a téléphoné au SAMU qui est venu me chercher. Ma tante et Mamie Jeanne se sont retrouvées en maillot de bain dans la salle d'attente du cabinet, pleine à craquer évidemment", détaille Céline, qui s'en amuse aujourd'hui.
"J'ai pu retrouver cette dame qui a fait en sorte que mon cerveau ait toujours de l'oxygène, ce qui fait que par miracle, je n'ai eu aucune séquelle, enfin je ne crois pas du moins", plaisante la finistérienne. Ce qui est incroyable c'est que Madame Kervella, alias Mamie Jeanne, passe aujourd'hui encore, tous ses étés en haut de cette même plage, qui se trouve à seulement deux kilomètre de chez Céline. "J'ai hâte d'aller la voir avec une bonne bouteille cet été", nous confie-t-elle.
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