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Une photo publiée par la Sherborne School le 22 juin 2012 montre le mathématicien britannique Alan Turing à l'école du Dorset, dans le sud-ouest de l'Angleterre, âgé de 16 ans en 1928.
Crédit : SHERBORNE SCHOOL / AFP PHOTO
Après une formation aux techniques de cryptage et de décryptage au sein de la "Government Code and Cypher School", en français "l’école du chiffre et du code du gouvernement", Turing reçoit sa mission : décrypter les codes secrets de la machine allemande Enigma. Et c'est un exploit. Le travail des cryptologues de Bletchley Park, surtout de Turing, ont contribué aux victoires des Alliés.
Lorsque la guerre est finie, Turing peut enfin quitter Bletchley Park. Mais ce dernier est rapidement appelé sur d'autres projets. À cette époque, les Anglais craignent que tous leurs systèmes de décryptage tombent entre les mains des Soviétiques, le nouvel ennemi.
Muté en douce au laboratoire national de physique, Turing reprend son projet d’ordinateur qu’il avait mis entre parenthèses à cause de la guerre. Le prototype s’appelle "Automatic Computing Engine". Il est bien trop en avance sur son temps et ses chefs ne veulent pas entendre parler d'un ordinateur, jugé trop compliqué et trop cher à fabriquer. Son directeur de recherche à Cambridge compare même les travaux sur cet engin à une "dissertation de collégien".
Turing n’est pas pris au sérieux. Vexé, il fait ses cartons et claque la porte du laboratoire de physique, tout en laissant les plans de son ordinateur qui sera mis au point par d’autres, et commercialisé quelques années plus tard.
Il faut dire que Turing n’en finit pas d’être curieux et il s’intéresse désormais à autre chose. Prof à Cambridge, il publie dans une revue très pointue un article pour répondre à cette question qui hante alors tous les mathématiciens : "une machine peut-elle penser ?". Pour cela, il propose un test qu’il appelle "jeu de l’imitation". C’est très simple : une machine et un être humain parlent, et un deuxième humain doit trouver lequel des deux est la machine.
Turing explique que si le sujet n’est pas capable de le dire, alors le logiciel qui imite l’humain a gagné. Il vient de mettre au point ce que l’on appellera plus tard : l’Intelligence Artificielle. Dans une conférence à la BBC, il déclare : "tout le processus de la pensée demeure encore plutôt mystérieux mais je crois qu’une machine pensante pourrait grandement nous aider à découvrir comment nous pensons".
Père de l’intelligence artificielle, Turing est persuadé qu’en l’an 2000, un ordinateur sera capable de battre un humain. Pour cela, il travaille sur un programme informatique pour jouer aux échecs. Et sa prophétie va se réaliser. À la fin des années 90, le champion du monde d’échecs Garry Kasparov est battu par un ordinateur.
Turing avait donc vu juste et il ne serait sans doute pas surpris et peut-être même heureux de voir qu’aujourd’hui l’intelligence artificielle, avec un outil comme Chat GPT peut écrire des chansons, des discours politiques, passer le bac de philo ou composer de la musique. D’ailleurs, on a découvert récemment qu’un ordinateur du laboratoire de Turing a joué au début des années 50, trois morceaux de musique dont une version de God Save the King. Turing a donc été un des premiers à faire de la musique électronique.
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