Tout commence dans l'actuel département de la Lozère, au mois de juin 1764. Jeanne Boulet, une jeune bergère, est brutalement tuée. Son corps est affreusement mutilé. D'après les premières analyses, il s’agit sûrement d’un loup, rien d'inquiétant à première vue. Ici, la présence de loups est connue de tous et les accidents peuvent arriver. Mais un mystère plane : pourquoi l'animal a-t-il épargné le troupeau gardé par la jeune fille ? Un mystère qui va rapidement se transformer en peur généralisée sur les terres froides du Gévaudan. Au cours des mois suivants, cinq autres victimes sont retrouvées égorgées et à moitié dévorées.
Dès l’automne 1764, les autorités locales promettent une prime à celui qui débarrassera la région de ce monstre. Malgré tous les efforts déployés, la Bête poursuit son carnage sans que personne ne parviennent à l'arrêter. Dans les mois qui suivent, le décompte macabre s’alourdit : on déplore 40 nouvelles victimes au mois de juin 1765, s'ajoutant aux 21 premières déjà recensées.
La même année, informé de cette histoire, le roi Louis XV demande à des louvetiers professionnels de reprendre les choses en main. Une prime faramineuse de 10.600 livres est promise à qui tuera la Bête. Face à l'échec de la tentative, le monarque envoie François Antoine, son propre porte arquebusier et lieutenant des chasses royales. Le 20 septembre 1765, il abat un grand loup à la sortie d'un bois. La dépouille de l’animal est aussitôt empaillée et amenée à Versailles. La Bête est officiellement déclarée morte. Pourtant, trois mois plus tard, les attaques mortelles reprennent.
La description de la Bête est assez surprenante, presque surnaturelle. Selon certains témoignages, l’animal ressemblerait à un grand chat pourvu d’une longue raie noire sur le dos. Les gravures du monstre se multiplient alors, le représentant comme une créature composite, une hyène, une panthère ou même un tigre à tête de cochon. L'impossibilité à le traquer renforce le mythe et son comportement déroutant questionne : lorsqu’on le signale dans un secteur, des attaques sont commises dans un autre, presque simultanément. La Bête semble avoir un don d’ubiquité, amplifiant cette dimension fantastique.
Plus que le Gévaudan, c'est désormais tout le royaume qui s'inquiète. La Bête devient une obsession nationale. Toutes les gazettes de France s’emparent du sujet et ne se contentent pas de relater les faits : elles les exagèrent et les déforment à outrance : sous la plume des chroniqueurs, la Bête du Gévaudan devient une créature monstrueuse. Une psychose générale s'empare de la population.
3 ans après les premières attaques, 19 juin 1767 marque un tournant dans la recherche de la Bête du Gévaudan. Alors qu'un certain Marquis d'Apcher mène une battue sur le Mont Mouchet, un de ses hommes, Jean Chastel, tire sur un grand loup à la sortie d'un bois. Chastel est persuadé qu'il a tué le monstre. Et en effet, après son coup de fusil, les attaques cessent pour de bon, dans toute la région. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. La Bête du Gévaudan génère maintenant de la fascination.
Au cours des siècles suivants, de multiples théories voient le jour. Derrière la Bête du Gévaudan se cacheraient selon certains l’œuvre d’un violeur en série, un chien-loup dressé par un sadique ou même un complot diligenté par le roi lui-même. Aujourd'hui, l'hypothèse la plus réaliste est celle d'un groupe de loups anthropophages, que les multiples chasseurs, lancés aux trousses de la Bête pendant plus de trois ans, auraient fini par exterminer jusqu’au dernier. En plus de trois ans, celle qu'on continue de nommer "La Bête du Gévaudan" aura au total fait entre 80 et 124 victimes.
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