1er mai : d’où vient l’expression "faire le pont" pour les week-ends à rallonge ?

Avec le 1er mai, nombreux sont ceux qui ont optimisé leurs jours de congé pour avoir un week-end prolongé. L'expression "faire le pont" est devenue courante, mais d'où vient-elle ?

Le calendrier du mois de mai (image d'illustration)

Crédit : RTL.fr

Vous faîtes peut-être partie de ces personnes qui, à l'occasion de la fête du Travail, auront un week-end prolongé de quatre jours et faire ce qu'on appelle "le pont". Une expression entrée dans le langage courant mais est, somme toute, assez récente.

En effet, pour pouvoir faire le pont, encore faut-il avoir des jours de congés à poser. Pour tous les Français, le fait d'avoir des congés payés date de l'accession au pouvoir du Front Populaire, avec la loi du 20 juin 1936, instaurant la semaine de 40 heures et 15 jours de congés payés. Mais l'expression "faire le pont" date d'avant. Car les congés payés ne datent pas de 1936.

Les premiers jours de repos rémunérés sont mis en place le 9 novembre 1853 par Napoléon III : dans ce décret impérial, il octroie 15 jours de congés par an aux fonctionnaires d’État, soit 200.000 personnes au total. Entre 1853 et 1936, il n'existait pas de législation imposant des congés payés pour l'ensemble des travailleurs. Ces congés étaient le résultat d'initiatives privées de la part des employeurs ou des luttes sociales menées par les syndicats.

Par exemple, les employés du métro ont réussi à obtenir dix jours de congés payés en 1900, la même chose pour les travailleurs des usines de production d'électricité et de gaz en 1905 et 1906, avec leurs revendications et à leurs mouvements de grève.

Une technique d'ingénieur

À l'instauration de ces jours, les heureux bénéficiaires de ce nouveau dispositif ont rapidement cherché à optimiser ces repos. Pour cela, ils ont eu recours à une technique d’ingénieur. En regardant le calendrier, ils ont considéré les jours fériés et les jours non travaillés, le week-end, comme les piles d’un pont et avec un crayon, on voyait comment les relier. Le jour de congé, était alors le lien qui permettait de passer de l’un à l’autre, de faire un pont.

Poser un jour de congé permet de faire un petit pont, tandis que deux jours consécutifs donnent lieu à un grand pont. Au-delà de trois jours, on parle carrément d'un viaduc. Dans tous les cas, c'était un véritable pont d'or, car durant ces périodes, les travailleurs continuent de percevoir leur salaire sans avoir à se rendre sur leur lieu de travail.

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