Luc Besson a réussi son pari. Valérian a le souffle des grandes épopées de science-fiction, quelque part entre Avatar, La guerre des étoiles avec un zest de James Bond. Le film raconte comment Valérian et Laureline, deux agents spatio-temporel du 28ème siècle vont devoir élucider un mystère et un complot qui menace Alpha, la gigantesque cité intergalactique où des milliers de créatures, humaines et extra-terrestres, vivent en paix jusqu'ici.
Scénario prétexte à une mise en scène inventive à quasiment chaque plan, d'une richesse jamais vue chez nous ce qui donne un film pop et fun, qui s'éloigne enfin de l'univers souvent sombre de ce genre de productions.
C'est sur les accents de Space Odity de David Bowie que débute Valérian dans lequel Besson aborde aussi les thèmes de l'environnement, de la place des femmes et même celui des migrants que nous avons tous été, sommes ou seront un jour en effet.
Il fallait trouver deux acteurs capables d'endosser les costumes de Valérian et Laureline et plutôt que de faire appel à des stars, Luc Besson a choisi deux jeunes comédiens encore peu connus. Un pari gagné là aussi car Dane DeHaan, (vu en James Dean dans Life l'an dernier) et Cara Delevingne, idole des ados et égérie de grandes marques de luxe, sont épatants. Leur duo fonctionne instantanément sur le mode du ping-pong vachard et sexy.
C'était un challenge et une des choses les plus amusantes à faire.
Dane DeHaan
L’autre difficulté du film tient dans le fait que 90% de ce que vous verrez à l'écran n'existe pas. Luc Besson a tourné dans ses studios de la Cité du cinéma à Saint-Denis mais les effets spéciaux ont vraiment donné vie à son Valérian. Dane DeHaan comme les autres acteurs a donc dû jouer avec un partenaire essentiel : le virtuel. “C’était à la fois un challenge et une des choses les plus amusantes à faire", explique-t-il : "Cela nous ramène à l’idée d’utiliser notre imagination. Il y avait quand même des éléments concrets autour de nous mais au final il fallait surtout utiliser notre esprit et c’était marrant”.
La technologie au service des idées de Luc Besson. pour le réalisateur, tout ou presque est désormais possible et c'est à un géant d'Hollywood qu'il le doit : “On ne peut pas faire ce film si on n’invente pas ces outils. C’est James Cameron qui l’a fait sur Avatar et c’est grâce à lui que certains films sont possibles et que l’imagination est devenue la limite”.
Il faut aussi revenir à l'origine de l'aventure Valérian, autrement dit à la bande-dessinée de Christin et Mézières parue pour la première fois en 1970. Tous deux ont été étroitement associés au projet, depuis que Luc Besson leur a acheté les droits il y a une dizaine d'années.
Alors franchement, revoyez Star Wars, Battlestar Galactica et autres films Star Trek, on n'y compte plus les emprunts faits à la BD Valerian mais aussi étrange que cela paraisse, personne à Hollywood ne s'y était vraiment intéressé.
Le petit Luc Besson, lui, avait dévoré les albums de Valérian : “À 10 ans j’achète Pilot, et je tombe sur les deux premières pages de Valérian, ça m’intrigue et j’attends la semaine qui suit et j’ai deux pages suivantes, ça commence à se dessiner, je tombe amoureux de Laureline et à partir de la troisième semaine je suis accro et je ne vais pas lâcher pendant quasiment 20 ans”.
Luc Besson a annoncé la semaine dernière chez Marc-Olivier Fogiel sur RTL qu'il travaillait déjà sur deux suites à ce film. Attendons évidemment la sortie et le jugement du public mais ce serait étonnant et injuste que Valérian soit un échec : le film est ambitieux, bluffant et réjouissant.
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