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"The Crown", saison 5 (Netflix) : l'annus horribilis d'Elizabeth II, plus fascinante que jamais

NOUS L'AVONS VUE - La nouvelle saison de la série phénomène nous offre un regard sur la période la plus sensible de l'histoire de la famille royale.

Aymeric Parthonnaud
Aymeric Parthonnaud

The Crown reste "la" valeur sûre de Netflix. Malgré son scénario sans surprise (en apparence), sa rare longévité sur la plateforme de streaming et son casting changeant, la qualité de la série créée par Peter Morgan demeure au sommet. Cette cinquième saison, diffusée à partir du 9 novembre 2022, confirme tout ce que l'on savait déjà sur la force de ce biopic aux allures de kaléidoscope centré sur la reine Elizabeth II. Découvrez notre critique garantie sans spoilers.

Pour la troisième fois, et afin de respecter une certaine logique temporelle et biologique, le casting de The Crown a été entière modifié pour la dernière fois.  Après le duo Claire Foy et Matt Smith, Olivia Colman et Tobias Menzies, le couple royal britannique est désormais incarné par Imelda Staunton et Jonathan Pryce pour les saisons 5 et 6. Les deux acteurs sont, comme leurs prédécesseurs, des monuments nationaux. Le grand public reconnaîtra leurs visages après leurs rôles de pervers narcissiques dans les franchises Harry Potter (Imelda Staunton incarnait la cruelle Dolores Umbridge) et Game of Thrones (Jonathan Pryce y jouait le Grand Moineau, un religieux particulièrement zélé).

Si le public avait l'habitude de les reconnaître dans des rôles de personnages déplaisants, ils pourront découvrir toute la nuance dont sont capables ces acteurs virtuoses. Mais contrairement à Claire Foy qui incarnait une jeune Elizabeth II souvent très sympathique, Imelda Staunton et Jonathan Pryce jouent des Elizabeth et Philip endurcis par les années. Ils sont désormais des alliés ou des obstacles terribles à nos deux nouveaux héros : Diana et Charles (Elizabeth Debicki et Dominic West). Cette bascule avait été initiée dès la saison 4 et elle reste très logique lorsque l'on sait à quel point le couple princier a éclipsé la reine et son conjoint durant les années 80-90.

Des pas de côté pour surprendre

Nous avons pu découvrir en avance les quatre premiers épisodes de la saison qui en compte, comme d'habitude, dix. Ce début de saison nous permet de constater avec grand plaisir que les réalisateurs continuent d'essayer de nous surprendre en choisissant des aspects méconnus de la vie de la famille royale pour nous raconter une histoire mondialement célèbre. Tout le monde sait que Diana et Charles n'étaient pas un couple bien solide. Tout le monde sait comment la vie de Diana s'est terminée sous le pont de l'Alma à Paris. Mais The Crown nous offre de nouvelles perspectives et nous fait observer cette famille incroyable par le petit trou de la serrure

À écouter aussi

Comment Diana a dialogué secrètement avec un journaliste qui a conservé cet entretien explosif sur des cassettes audio ? Que se passe-t-il sur les bateaux de la famille Windsor lorsqu'ils sont en vacances ? Saviez-vous que le prince Philip s'était pris de passion pour les concours d'attelage ? Toutes ces petites scènes nous permettent, à la façon des peintures pointillistes, de composer un immense tableau d'une richesse insoupçonné. Il suffit juste de faire quelques pas en arrière et de constater que l'on peut enfin déceler certains secrets de la famille royale. Du moins, comprendre les ambitions, les conflits et les souffrances de chacun de ses membres. 

The Crown, saison 5, s'intéresse aussi de façon très subtile à la vie de personnages extérieurs à la Firme, comme on surnomme les Windsor. L'épisode 3 par exemple raconte la vie de Mohamed Al-Fayed, des rues d'Alexandrie à la princesse Diana. La vie extraordinaire de l'homme d'affaires égyptien et père de Dodi Al-Fayed qui est mort avec Diana le 31 août 1997, est un ajout brillant. C'est en tissant des liens insoupçonnés dans l'histoire de la famille royale que The Crown parvient à nous fasciner. 

Il faut dire que le défi était particulièrement ardu pour cette cinquième saison. Si le grand public ne connaissait pas vraiment la jeunesse de la reine Elizabeth II et que chaque événement, même historique, était une découverte pour les abonnés de Netflix, l'histoire de la saison 5 est celle que tout le monde connaît à la perfection. La mort de la monarque britannique a d'ailleurs été l'occasion pour le monde entier de revenir sur cette période très difficile de sa vie : les divorces de ses enfants, l'incendie du château de Windsor, la pression médiatique... Tout le monde a ces années 90 bien en tête. Et pourtant, The Crown nous surprend de la meilleure de manière. 

Réincarnations

Charles et Diana dans la saison 5 de "The Crown"
Charles et Diana dans la saison 5 de "The Crown"
Crédit : Netflix

Là où The Crown continue de briller, et la recette reste inchangée depuis la saison 1, c'est dans la maîtrise totale des personnages par les acteurs. Imelda Staunton, comme Claire Foy et Olivia Colman avant elle, a parfaitement trouvé la voix de la reine et toutes ses petites expressions d'Elizabeth II. Lesley Manville dans le rôle de Margaret, Claudia Harrison dans celui de la princesse Anne font aussi des merveilles. Il y a aussi les ressemblances physiques qui sont le fruit du travail des archivistes et documentalistes, des maquilleurs et costumiers de la série. Olivia Williams ressemble à Camilla Parker Bowles, idem pour les jeunes princes William et Harry très bien casté ou encore pour celui qui incarne le Premier ministre de l'époque, John Major (Jonny Lee Miller).

Gardons le meilleur pour la fin : que donnent les interprètes de Charles et Diana. Si beaucoup étaient dubitatifs face au choix de Dominic West pour incarner Charles (le comédien étant jugé trop beau), sachez que l'acteur est probablement le plus convaincant dans son interprétation. Les mouvements de bouche, de mains, l'accent, le rythme... Dominc West (The Wire, The Affair) a totalement absorbé l'âme du prince Charles.

Pour Diana, c'est aussi un sans-faute pour Elizabeth Debicki (Tenet, The Night Manager). La moue si particulière de la princesse accompagne une farandole de toilettes cultes restées gravées dans la mémoire collective grâce aux photographes du monde entier qui ont fait de la jeune mère de famille la proie que l'on connaît...

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