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"Les Dents de la mer" a 50 ans : tout ce que vous ne saviez pas sur le requin

Le 20 juin 2025 marque les 50 ans des "Dents de la mer", un film culte qui a redéfini le cinéma et influencé la perception des requins, l'occasion de revenir sur plusieurs aspects du film culte.

Steven Spielberg sur le tournage du film "Les Dents de la Mer".
Crédit : Universal - Zanuck-Brown / Collection ChristopheL via AFP
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Axel Juin

Le 20 juin 2025 marque le 50e anniversaire de la sortie américaine des Dents de la mer. Le film culte de Steven Spielberg aura bouleversé l'histoire du cinéma de nombreuses façons, en plus de traumatiser toute une génération souhaitant se baigner en eaux profondes. Il est considéré comme le tout premier "blockbuster" au cinéma et fut le film ayant engrangé le plus de recettes avant d'être détrôné par Star Wars en 1977.  

Initialement racontée dans un livre de Peter Benchley paru en 1974, Les Dents de la mer dépeint comment une petite station balnéaire américaine, Amity Island, affronte les déboires d'un grand requin blanc dévorant des baigneurs sur ses plages.

Afin de stopper et tuer la bête, le shérif de la ville, un océanographe ainsi qu'un chasseur de primes prennent le large dans un bateau qui ne tarde pas à être repéré par le prédateur.

Un monstre mécanique difficile à filmer

L'un des aspects les plus célèbres des Dents de la Mer est sa réalisation technique, le métrage ayant notamment remporté l'oscar du meilleur montage en 1976. La caméra de Steven Spielberg participe énormément à instaurer un suspense sans quasiment jamais montrer le requin à l'écran. La présence du squale est dans la majorité des cas suggérée par des astuces visuelles (vue subjective, simple aileron visible…). 

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L'histoire du cinéma explique depuis longtemps l'inventivité de ce parti pris par le fait que les requins mécaniques utilisés par la production étaient souvent victimes de dysfonctionnements.

Le tournage du film à Martha's Vineyard, en mer, n'aura pas épargné les animatroniques, peu friands d'eau salée. Pourtant, le scénario initial du film prévoyait une présence plus importante du requin à l'écran. Des concepts art, photos et vidéos du tournage attestent d'ailleurs de séquences et de plans plus explicites n'ayant pas été conservés dans le montage final. 

Comment s'appelle le requin ?

Contrairement à la grande majorité de ses confrères, le requin du film de Steven Spielberg a un nom : Bruce. Ce pseudonyme, jamais cité à l'écran, découle d'une blague au sein de l'équipe de production. Il s'agit d'une référence à Bruce Ramer, l'avocat de Steven Spielberg à l'époque. Comme mentionné précédemment, les squales mécaniques employés lors du tournage tombaient sans cesse en panne, causant de nombreux retards et tensions. 

Ces derniers auraient justement favorisé de nombreux appels téléphoniques paniqués de Steven Spielberg à son avocat Bruce Ramer. Le réalisateur, alors âgé de 26 ans, aura aussi par ailleurs surnommé au moins l'un des animatroniques défectueux comme le "grand étron blanc". Pourtant, la culture populaire a préféré retenir le nom de Bruce, des décennies plus tard, les scénaristes du Monde de Némo, soucieux de faire un hommage, appelleront exactement comme ça le requin blanc du film d'animation sorti en 2003.

D'où vient la musique culte du film ?

L'une des composantes les plus iconiques des Dents de la Mer est sa musique, notamment le leitmotiv accompagnant les attaques du grand requin blanc. Cet ostinato de deux notes, mi et fa, jouées dans le grave, s’accélère au fil de la partition pour devenir de plus en plus fort à mesure que le monstre fonce sur ses victimes. Ce thème, comme le reste de la bande originale du long métrage, sera composé par John Williams, qui deviendra un collaborateur de longue date de Steven Spielberg. 

"Je m'attendais à entendre quelque chose de bizarre et de mélodique... Et ce qu'il m'a joué à la place, avec deux doigts sur les touches inférieures, c'était " dun dun, dun dun, dun dun". Au début, j'ai commencé à rire. Il avait un grand sens de l'humour, et j'ai cru qu'il se moquait de moi", racontera des années plus tard Steven Spielberg dans une interview. Malgré tout, les compositions du film permettront aux Dents de la Mer de remporter en 1976 un Oscar.

Un squale au comportement peu fidèle à la réalité

Le requin des Dents de la mer n'est pas tout à fait réaliste. Bien qu'il soit basé sur un grand requin blanc, sa taille, supérieure à sept mètres, dépasse celle de la plupart des vrais spécimens, qui mesurent en majorité moins de six mètres d'envergure. Son comportement est également exagéré. Les grands blancs sont des migrateurs qui ne s'attardent pas au même endroit pour chasser les humains, or, le long métrage dépeint un animal restant volontairement plusieurs jours sur les mêmes rivages, voire traquant activement un seul bateau.

De plus, pour garantir un plus grand spectacle, l'animal est doté d'une force prodigieuse lui permettant de couler à lui seul le navire des protagonistes en fin de film, notamment en sautant sur le pont de celui-ci. Si ces comportements sont tout sauf courants dans la réalité, ils demeurent néanmoins plus tangibles que certains agissements prêtés aux squales dans les suites des Dents de la Mer

Le troisième opus monte en effet la bête capable de nager à reculons, en dépit du fait que les requins blancs ont une limitation pour ce type de mouvements, due à leur structure anatomique unique et à la mécanique de leur locomotion. Néanmoins, l'un des comportements les plus insolites inventés par la franchise est sans nul doute les "rugissements" poussés par le monstre dans le quatrième opus ; en dépit du fait que les poissons sont dépourvus de cordes vocales.

Une représentation des requins regrettée par le réalisateur et le scénariste du film

Les populations de requins et de raies de l'océan se sont effondrées de 70 % en 50 ans, selon National Geographic. Le grand requin blanc, dépeint comme une implacable machine à tuer à l'écran en 1975, a lui aussi souffert de ce phénomène mondial. Si les dérives de la surpêche sont en grande partie responsables de ces bouleversements écologiques, bon nombre de figures ont dénoncé l'impact de Dents de la Mer sur la perception et le manque de considération des squales. 

Steven Spielberg lui-même a déclaré à la BBC en 2022 qu'il "regrettait vraiment la décimation de ces espèces à la suite du succès du film". L'auteur du roman original et également scénariste de son adaptation, Peter Benchley, aura, lui aussi, fini par devenir assez critique de sa propre histoire, lui-même s'étant reconverti en un activiste de la préservation des espèces marines avant son décès en 2006.

"Le requin dans un nouveau film ne pourrait pas être le méchant ; il devrait être écrit comme la victime, car, dans le monde entier, les requins sont bien plus les opprimés que les oppresseurs", disait-il des années après le succès de son livre

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