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Les auteurs sont devenus "les dindons de la farce": pourquoi le festival d'Angoulême est-il menacé de boycott ?

Plusieurs acteurs du monde de la BD menacent de boycotter la 53ᵉ édition du festival international d'Angoulême qui se tiendra du 29 janvier au 2 février prochain, si la direction de ce dernier n'est pas très prochainement renouvelée.

Le festival international de la bande dessinée d'Angoulême.

Crédit : YOHAN BONNET / AFP

Pourquoi le festival d'Angoulême est en crise

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Une menace de boycott. Le monde de la bande dessinée mène une fronde contre les organisateurs de 53ème édition du festival international de la bande dessinée d'Angoulême qui est prévu du 29 janvier au 2 février prochain.

La crise, qui couve depuis plusieurs années déjà, est motivée par plusieurs reproches faits aux organisateurs du festival. Les auteurs évoquent notamment un manque d'expositions et de conférences autour de la BD, mais aussi une gestion opaque.

Interrogée par RTL, Florence Cestac, auteure de BD et Grand Prix du festival en 2000, estime que cet évènement qui était "plutôt culturel" au départ est devenu "la foire aux dédicaces". Selon elle, les auteurs sont devenus "les dindons de la farce" et n'ont par conséquent plus envie d'y retourner.

Globalement, les auteurs dénoncent un rendez-vous devenu trop mercantile et qui n'a plus rien de populaire. Les prix de billets ont bondi de 25% en 2024. Par exemple, le pass pour quatre jours est passé de 45 à 60 euros.

Un festival qui a "perdu son âme"

Dans une tribune publiée lundi 10 novembre dernier dans l’Humanité, 19 lauréats, dont Florence Cestac, mais aussi de grands éditeurs de BD, appellent au boycott du rendez-vous. L'auteure regrette un festival qui a "perdu son âme".

Cette fronde a été déclenchée par la reconduction de la société Neuvième Art Plus, gestionnaire déjà depuis 2007, par l'association propriétaire du festival international de BD d'Angoulême. Les auteurs rejette ce choix en raison de l'opacité dont fait preuve le gestionnaire.

La mainmise de Delphine Groux, la présidente de l'association, et de Franck Bondou, celui de Neuvième Art Plus, est également pointée du doigt. Par ailleurs, le licenciement d'une salariée de Neuvième Art Plus qui avait porté plainte pour viol en 2024 n'est pas passé auprès des auteurs.

"Ces deux-là, il faut qu'ils s'en aillent. On les a alertés depuis des années et des années. Ils font la pluie et le beau temps, sans concertation de personne. Et ils font comme ça les arrange. Donc il y a un moment où ça déborde, c'est ras-le-bol. Alors soit ils s'en vont, soit il n'y aura plus de festival, malheureusement", confie Florence Cestac à propos de Delphine Groux et Franck Bondou.

L'association du festival, qui n'a pas répondu aux sollicitations de RTL, a annoncé le retrait de Neuvième Art Plus et un nouvel appel d'offres pour tenter d'apaiser les choses. Mais la société des éditeurs a rejeté cette décision, ce vendredi 14 novembre. Pour cause, ces derniers veulent un renouvellement complet de la direction.

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