La 49e cérémonie des César aura lieu ce vendredi 23 au soir à l'Olympia, dans un contexte marqué par la révélation, depuis des mois, de plusieurs scandales sexuels. Ces dossiers qui fâchent et qui choquent seront évoqués aux yeux du métier tout entier réuni. Depardieu, Jacquot ou Doillon : ces noms ont quitté les génériques de films pour s'afficher dans la rubrique faits divers et il était impensable de faire l'impasse sur ces affaires.
Plusieurs actions sont prévues. Il y aura d'abord un rassemblement de la CGT Spectacle et d'organisations ou associations comme le collectif 50/50 qui milite pour l'égalité hommes-femmes, un rassemblement et des prises de parole aux abords de l'Olympia à 19h, au moment où débutera le tapis rouge de la soirée, sur le thème "Les violences, les silences : ça suffit". Et Salomé Gadafi, de la CGT Spectacle, souligne que si la parole se libère, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir." Prendre la parole c'est une chose, être entendu, c'en est une autre. On sait bien que certaines personnes sont plus facilement entendues, mais il y a effectivement de nombreuses comédiennes qui sont moins renommées, ou des techniciennes dont on parle moins, qui sont moins écoutées", assure-t-elle.
Quant au déroulé de la soirée, rien ne filtre : les répétitions ont lieu à huis clos depuis mercredi à l'Olympia. Judith Godrèche sera sur scène pour s'exprimer et, au-delà de son cas personnel, appeler la profession à un examen de conscience. Certains lauréates et lauréats aborderont les questions des agressions sexuelles, de l'emprise et du nécessaire coup de balai à donner dans les coins sombres du métier. Parmi les maîtres de cérémonie, 6 actrices et 6 acteurs, on sait que Juliette Binoche, Ariane Ascaride ou Audrey Diwan portent ces thématiques.
Les César ont par ailleurs décidé cette année d'envoyer un message fort avec les nommés dans la catégorie "meilleure réalisation". L'an dernier 5 hommes sur 5 prétendants se disputaient le trophée, cette fois elles seront 3 femmes sur 5 nommés à concourir. Trio composé de Justine Triet, Catherine Breillat et Jeanne Herry, réalisatrice de Je verrai toujours vos visages. Pour elle, c'est une manière de faire également progresser la cause féministe. "C'est la première fois qu'il y a plus de femmes nommées que d'hommes et oui, ça me fait plaisir", se réjouit-elle. Avant de poursuivre : "C'est un marqueur très concret, une adhésion aux films français en général, selon moi, mais aussi aux films réalisés par des femmes".
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