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TikTok : l'application préférée des adolescents est envahie par les contenus néonazis

Dépassée par sa croissance fulgurante, l'application chinoise ne parvient pas à contenir la prolifération des contenus antisémites et pédopornographiques.

L'application TikTok fait un carton dans les cours de récréation en France
L'application TikTok fait un carton dans les cours de récréation en France
Crédit : Capture d'écran YouTube
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Benjamin Hue

Incontournable auprès des adolescents, et plus particulièrement auprès des filles de moins de 15 ans, l'application TikTok qui permet de se filmer en train de danser et chanter a été épinglée récemment pour sa tendance à sexualiser à outrance les corps de ses jeunes utilisatrices, et surtout pour son laxisme dans la modération des comportements pervers, voire pédophiles, sur sa plateforme.

Selon une enquête du site Motherboard, l'application chinoise aux 600 millions d'utilisateurs mensuels (anciennement Musical.ly) serait également dépassée par la prolifération des contenus antisémites et les discours haineux. Le site américain propriété du média Vice explique que de nombreux comptes publient des vidéos faisant l'apologie de l'idéologie nazie ou des suprémacistes blancs américains sur la plateforme.

Motherboard a ainsi pu observer une vidéo de jeunes effectuant une succession de saluts nazis, une autre faisant référence à l'Holocauste et la présence de hashtags sans équivoque #Sieg Heil, le slogan nazi, ou #1488, un signe de ralliement des néonazis américains. On trouve aussi sur TikTok des descriptions de vidéos appelant clairement à "tuer tous les noirs" et des comptes affichant leur soutien à des groupes néonazis ou à l'Américain Dylann Roof, condamné à mort pour neuf meurtres racistes commis dans une église de Charleston en 2015.

Un espace de propagande visé par les extrémistes

Ce foisonnement de contenus violents et de discours haineux "est tout simplement scandaleux et dangereux, étant donné le nombre de jeunes comme Dylann Roof qui se sont radicalisés en ligne et se sont ensuite tournés vers la violence", a estimé auprès de Motherboard Heid Beirich, chargée de projet à la Southern Poverty Law, une association américaine de lutte contre les idéologies haineuses.

Tristan Mendès France, enseignant au Celsa et maître de conférences associé à l'Université Paris Diderot spécialisé dans les nouveaux usages numériques, avait également relevé fin novembre de nombreux problèmes de modérations sur TikTok. Le chercheur avait constaté que plusieurs personnalités de l'extrême-droite américaine avait rejoint l'application et observé de nombreux contenus faisant l'apologie de la Shoah ou de l'Allemagne nazie.

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Comme Facebook à son échelle, le géant chinois des médias digitaux ByteDance, propriétaire de TikTok, va désormais devoir s'atteler à ce que l'application ne devienne pas un nouvel espace de propagande pour les extrémistes de tous bords. 

Le défi de la modération des contenus

Les conditions d'utilisation de TikTok stipulent qu'il s'agit d'une communauté inclusive au sein de laquelle il n'est pas permis d'attaquer ou d'inciter à la violence contre d'autres utilisateurs. "Le discours de haine n'est pas autorisé sur TikTok, assure un porte-parole de la plateforme à RTL.fr. Nous l'indiquons très clairement dans nos Conditions d'utilisation et nos Directives communautaires, et nous supprimons les contenus inappropriés et clôturons les comptes qui ont un comportement qui va à l’encontre de nos politiques."

Mis en cause pour la prolifération de pervers sexuels sollicitant les jeunes utilisateurs de sa plateforme, TikTok a récemment annoncé qu'il avait augmenté le nombre de modérateurs de la plateforme, passant de 6.000 à 10.000 personnes. "Nous travaillons constamment pour protéger nos utilisateurs contre l'utilisation abusive de notre plateforme, et nous sommes déterminés à améliorer et à poursuivre ces efforts. Par exemple, nos mesures de protection allient la technologie et la modération humaine, et le signalement permet à nos utilisateurs de signaler des contenus ou des comptes inappropriés", précise l'application. 

Signe des efforts déployés par l'entreprise, la majorité des contenus problématiques avaient disparu de l'application le 21 décembre.  Mais d'autres commençaient déjà à refaire surface dans la foulée. TikTok a du pain sur la planche.

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