Facebook dit adieu au fact-checking. Le groupe Meta a annoncé ce lundi 7 avril qu'il avait tourné la page de son programme de correction des fake news assuré par des journalistes professionnels outre-Atlantique. " Dès ce lundi après-midi, notre programme de fact-checking aux États-Unis sera officiellement clos, a annoncé sur Facebook Joel Kaplan, directeur des affaires publiques du groupe Meta. Cela signifie qu’il n’y aura plus de nouvelles vérifications des faits, et plus aucun fact-checkeur" sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram et Threads. Le système sera remplacé progressivement par des notes de communauté rédigées par des internautes, à la manière de ce que propose le réseau social X.
Ce changement avait été annoncé le 7 janvier janvier par Mark Zuckerberg dans la foulée de la réélection de Donald Trump dans un revirement spectaculaire en faveur des idées conservatrices chères au milliardaire américain, notamment sa conception de la liberté d'expression. "Nous autoriserons davantage de libertés d'expression en levant les restrictions sur certains sujets qui font partie du discours dominant et en concentrant notre application de la loi sur les violations illégales et très graves", explique l'entreprise.
Mis en place en 2016 en réponse aux critiques visant le rôle du réseau social dans l'amplification de la désinformation après la présidentielle américaine, le programme de vérification des informations de Facebook permettait à des professionnels de l'information de publier des vérifications qui s'affichaient sous des messages jugés trompeurs ou faux sélectionnés par ces partenaires. Ces publications voyaient en outre leur visibilité réduite par l'algorithme de la plateforme. Des organisations reconnues ont participé au programme aux Etats-Unis, notamment The Associated Press, USA Today, Reuters, PolitiFact et FactCheck.org. En France, le programme a mobilisé des médias comme l'AFP, 20 Minutes, Libération, France 24 et Le Monde ces dernières années.
A la place, Meta va désormais s'appuyer sur des notes de communauté, qui permettent aux utilisateurs de suggérer des avis à faire apparaître sous les messages trompeurs ou mensongers pour apporter du contexte ou une contradiction. "Nous avons constaté l'efficacité de cette approche sur X. La communauté peut ainsi déterminer si les publications sont potentiellement trompeuses et nécessitent plus de contexte et des personnes aux perspectives diverses peuvent décider du contexte utile à la lecture des autres utilisateurs", explique Meta.
Comme sur Wikipedia, ces compléments d'information doivent être validés par un certain nombre d'usagers pour s'afficher afin "d'éviter les notes biaisées". Meta promet d'être "transparent sur la manière dont les différents points de vue éclaireront les notes" affichées dans ses applications et dit travailler à la meilleure façon de partager ces informations. Le système sera déployé progressivement aux Etats-Unis dans les prochains mois et amélioré tout au long de l'année.
Le système s'inspire ouvertement des "community notes" instaurées sur X en février 2023 par Elon Musk. Le milliardaire estime qu'il s'agit de la meilleure réponse à la problématique de la désinformation car elle mobilise les usagers de la plateforme. D'après l'entreprise, plus d'un million d'entre eux contribuent volontairement au dispositif actuellement. Ce dernier charrie toutefois son lot de critiques, notamment en matière de délai de publication, car il peut s'écouler plusieurs heures pour qu'une note soit validée et affichée, et pour son manque de transparence, car les critères exacts pour qu'une note soit jugée utile et publiée ne sont pas totalement publics.
La fin des programmes de vérification et le lancement des notes de communauté concernent seulement les Etats-Unis, où les systèmes de modération dédiés aux contenus illégaux vont rester en place. Meta a confirmé à plusieurs reprises que l'Union européenne n'était pas visée par ces changements. Mais l'annonce du licenciement de 2.000 sous-traitant qui travaillaient dans la modération de Meta à Barcelone a semé le trouble la semaine passée sur les intentions réelles du géant américain pour l'avenir de la modération sur ses plateformes.
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