La reconnaissance faciale testée à l'aéroport d'Orly pour fluidifier l'embarquement
À partir du 20 mars, les passagers volontaires vont pouvoir expérimenter la reconnaissance faciale au dépose bagages et à l'embarquement pour certains vols Air France et Transavia au départ de l'aéroport d'Orly.

Si la crise sanitaire relative au coronavirus ne vient pas bousculer le calendrier, les passagers de certains vols au départ de l'aéroport d'Orly pourront tester à partir de la fin de semaine prochaine un nouveau dispositif pour déposer leurs bagages et embarquer par reconnaissance faciale.
Aéroports de Paris, Air France et la société Idemia, spécialiste français de l'identité numérique par biométrie, doivent expérimenter à compter du vendredi 20 mars une technologie permettant d'authentifier les voyageurs à partir des traits de leur visage pour fluidifier et automatiser leur parcours à l'aéroport. Initialement prévue le 13 mars, l'opération a dû être décalée de quelques jours en raison de problèmes techniques.
Jusqu'à fin avril, les passagers volontaires de huit vols Air France à destination de La Réunion pourront s'enregistrer en scannant leur visage sur certaines bornes disposées dans l'aérogare du Hall 3 de l'aéroport parisien. Cinq vols opérés par Transavia à destination de Marrakech seront également concernés par l'opération à partir du 2 avril. Une seconde phase de test est prévue cet été avec une autre compagnie desservant d'autres destinations.
Durant un peu plus d'un mois, à côté de la zone dédiée au dépose bagages, les passagers pourront enregistrer leur visage en se plaçant face à une caméra. Après avoir reçu leur accord, le logiciel conçu par Idemia les prendra en photo pour établir un gabarit et comparer leurs traits avec la photo de leur document d'identité. En cas de correspondance, ils pourront ensuite scanner leur visage pour déposer un bagage ou passer l'embarquement sans avoir à montrer leur billet. Des agents seront présents pour les accompagner tout le long du parcours.
Contacté par RTL.fr, Air France rappelle que, conformément aux recommandations de la Cnil, les données biométriques récoltées dans le cadre de l'expérimentation seront stockées temporairement et effacées après le départ du vol. Les données des passagers seront pour leur part anonymisées dans la base de données d'Aéroports de Paris. Ces fichiers ne pourront pas être utilisés à des fins commerciales. Et la borne ne pourra scanner qu'un seul visage à la fois et non ceux des passants en arrière-plan.
Tester l'efficacité d'une technologie en plein essor
"Le projet vise à améliorer la fluidité et la sécurité de l’expérience client, qui peut influencer la décision d'un passager de choisir un terminal ou une escale car il y passera moins de temps pour déposer un bagage ou passer les formalités", affirme à RTL.fr Julien Peyrieux, responsable de l'innovation à la Direction des opérations Air France. Convaincu que la reconnaissance faciale va devenir un standard du secteur à l'avenir, Air France espère convaincre une centaine de passagers par vol. Ces derniers pourront être informés en amont, par alertes SMS, mais ne pourront pas enregistrer leur visage avant d'arriver à l'aéroport.
L'initiative vise aussi à évaluer l'efficacité du dispositif en conditions réelles. "La biométrie fonctionne très bien dans un environnement standard. On veut vérifier la robustesse de la technologie dans un contexte particulier, avec un hall d'embarquement illuminé par de grandes baies vitrées. Une trop grande ou une trop faible luminosité peuvent atténuer le contraste qui permet de mesurer les proportions entre les différents points du visage", explique Julien Peyrieux. Le port de lunettes, d'une casquette ou une mauvaise orientation du visage lors de la prise de vue peuvent aussi fausser les résultats.
Air France espère également obtenir des retours d'expérience de la part des passagers volontaires pour mesurer l'acceptabilité d'une technologie qui gagne de plus en plus de terrain dans les aéroports français. Des bornes de reconnaissance faciale sont déjà utilisées aux postes frontières d’Orly et de Roissy où les ressortissants européens peuvent s’identifier dans les sas "Parafe", dont le nombre à triplé l'an dernier. Aéroports de Paris espère pouvoir étendre la reconnaissance faciale à un grand nombre de vols d'ici 2024 si l'expérimentation s'avère fructueuse.
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