Après l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, Marlène Schiappa a annoncé vouloir combattre le "cyber-islamisme". Ce mardi 20 octobre, la ministre a reçu les différents responsables nationaux des réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Snapchat...) pour discuter de leur responsabilité dans la diffusion d'idéologies haineuses.
Thomas Huchon est journaliste spécialiste des fake news et réseaux sociaux, et réalisateur pour Spicee. Il estime qu' "Il y a une disproportion entre les bénéfices réalisés par ces plateformes et leurs investissements pour faire de la modération. Une partie est faite par des algorithmes, et une autre par des humains, mais c'est là que le bas blesse. On constate que ces services sont largement en sous-effectif".
Les réseaux sociaux gagneraient-ils à provoquer ou du moins à favoriser le buzz ? Selon Thomas Huchon, "le vrai intérêt de ces plateformes n'est pas de diffuser du buzz, mais de gagner de l'argent et donc de capter notre attention pour nous soumettre des publicités et récupérer nos données personnelles. Mais on ne peut pas considérer que tout se vaut dans l'information. Il y a des valeurs, des règles. Ces plateformes ont bouleversé la manière qu'on avait de s'informer, de sociabiliser. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a un cercle vicieux : plus quelque chose buzze, plus c'est mis en avant. Malheureusement, ce sont souvent des choses basées sur nos émotions, et moins basées sur la réflexion".
Alors comment contraindre les réseaux sociaux à mieux modérer ? "Le problème c'est que le seul pays qui a réussi à imposer sa manière de faire aux réseaux sociaux c'est la Chine. Mais il s'agit d'un rapport de force, il faut rappeler qu'on peut contraindre ces entreprises. Dernièrement, Facebook a supprimé le négationnisme et l'apologie de l'holocauste de sa plateforme, par exemple", précise Thomas Huchon.
Selon lui, il faut aussi plus de cohérence entre le discours et les actes : "Une ministre déléguée n'a pas le même poids qu'un ministre tout court ou que le président de la République. Donc il faut que ces représentants, ces communicants, soient reçus par le Premier ministre ou le président de la République, parce que là ils ne doivent pas avoir très peur".
Quant à la plateforme de signalement, Pharos, l'invité de RTL considère qu'elle ne peut pas régler tous les problèmes : "Elle a vu plusieurs milliers de signalements l'année dernière, or il n'y a que 30 fonctionnaires. Les pouvoirs publics devraient investir beaucoup plus pour financer ce personnel qui lutte contre les discours de haine. Si on veut changer les choses, ça nécessitera plus de moyens et pas que des déclarations. Ces entreprises bordélisent nos démocraties depuis un certain nombre d'années".
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