Facebook et Instagram lancent des abonnements payants en France

Pendant des années, Facebook a promis à ses utilisateurs qu'il serait toujours gratuit. Cette époque est désormais révolue. Le réseau social fondé par Mark Zuckerberg, ainsi que la plateforme Instagram, vont proposer un abonnement payant à leurs usagers européens pour leur permettre d'utiliser leur compte sans publicité à compter du mois de novembre. Le groupe Meta, propriétaire des deux réseaux sociaux, a officialisé la nouvelle, dans les tuyaux depuis plusieurs semaines, à la faveur d'un communiqué ce lundi 30 octobre. 

Les deux offres seront déployées exclusivement aux près de 260 millions d'utilisateurs que comptent les deux applications en Europe dans les prochains jours, la date n'étant pas encore officiellement arrêtée. Pour 9,99 euros par mois, les usagers de Facebook et Instagram auront la possibilité de profiter de leur compte sur leur ordinateur en étant débarrassé de toute forme de publicité ciblée. Ils devront débourser 12,99 euros sur mobile, un surcoût lié aux commissions prélevées par Apple et Google sur les ventes réalisées sur leur magasin d'applications. Chaque compte supplémentaire sera facturé entre 6 et 8 euros par mois à compter du 1er mars. Soit entre 15,99 et 20,99 euros par mois pour utiliser un compte Facebook et un compte Instagram sans publicité. Les comptes des moins de 18 ans ne seront pas éligibles à ces offres.

Cette annonce ne signifie pas que Facebook et Instagram sont désormais accessibles uniquement derrière un péage. Les usagers des deux plateformes auront toujours le choix de continuer à les utiliser "librement", à condition d'accepter que leurs données soient collectées pour leur proposer des publicités ciblées. Ces formules payantes visent les utilisateurs qui ne souhaitent pas consentir à cette pratique centrale dans le modèle économique de Meta. "Les abonnés auront la garantie "que leurs données ne seront pas utilisées pour des publicités", assure le groupe. 

Se conformer aux règles européennes

Ces dernières années, l'évolution de la réglementation européenne a mis à mal la stratégie économique de l'empire de Mark Zuckerberg. Le règlement européen de protection des données (2016), en 2016, puis les règlements sur les services et les marchés numériques (DSA et DMA), entrés en vigueur entre cet été et le printemps prochain, ont imposé de nouvelles obligations aux entreprises, qui doivent s'y conformer sous peine de se voir infliger des amendes conséquentes. 

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En mai dernier, Meta a écopé d'une amende record d'1,2 milliard d'euros du régulateur irlandais, agissant au nom de l'UE, pour avoir enfreint le RGPD avec Facebook. Il s'agissait de la quatrième amende infligée à Meta dans l'UE en six mois. Puis en juillet, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) lui a infligé un nouveau revers, en rappelant que les utilisateurs des réseaux sociaux devaient "être libres de refuser individuellement (...) de donner leur consentement à des traitements particuliers de données". Le lancement de ces offres payantes s'inscrit dans cette logique :

Meta affirmait début octobre à RTL qu'il "explorait toutes les possibilités pour se conformer à la réglementation européenne" à venir. "Nous croyons en un Internet financé par la publicité, qui permet aux gens d'accéder à des produits et services personnalisés quel que soit leur statut économique (...) et qui permet aux petites entreprises d'atteindre des clients potentiels. Mais nous respectons l'esprit et la finalité de ces réglementations européennes en évolution (...) La possibilité pour les gens d'acheter un abonnement sans publicité équilibre les exigences des régulateurs européens tout en donnant le choix aux utilisateurs", a fait valoir le groupe dans le communiqué publié le 30 octobre.

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