Le 15 août 1996, la fusée russe Soyouz, qui emmènera des spationautes en orbite dans la station Mir, est tractée par une locomotive. Elle se dirige vers le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, d'où elle décollera deux jours plus tard.
Ce même jour, la commission d'État confirme que Claudie André Deshays, qui deviendra plus tard Claudie Haigneré, est sélectionnée pour le vol Soyouz TM-24. La scientifique française apprenait ainsi que, dans deux jours, elle deviendrait la première française à voyager dans l'espace.
Pour Jean-Pierre Haigneré, spationaute à l'ESA ( Agence spatiale européenne), c'est une première. Il explique au micro de Pierre Kohler / "C'est un acte officiel qui a lieu ici depuis Gargarine. C'est la Commission d'État qui dit qu'elle va officiellement voler. On atteint un stade irréversible."
Claudie Haigneré, qui ne pouvait plus attendre de voir les étoiles, se souvient de ce tout premier décollage : "L'impatience d'entendre 'mise à feu' en russe. On a un rêve, et là on va le vivre." Son inspiration : " ce sont les hommes de l'aventure Apollo qui ont nourri mon envie, mon désir, mon rêve, mon imaginaire et mon audace." raconte-t-elle.
Pour son premier vol, elle raconte avoir vu spectacle magnifique, qu'elle n'avait jamais vu auparavant. " J'ai eu cette chance exceptionnelle de découvrir une aurore boréale. C'est toujours l'image de ce rideau vert que j'ai dans les yeux."
La mission franco-russe pour laquelle a embarqué Claudie Haigneré, du nom de Cassiopée, est à dominante scientifique. La spationaute française a emporté avec elle de petits animaux afin de mener des expériences. "On avait des salamandres, nées au sol, et qui pondaient leurs œufs en micro-gravité. J'étais l'accoucheuse de la salamandre" nous raconte-t-elle avec le sourire.
Seize jours plus tard, la première française à avoir voyagé dans l'espace revient sur la terre ferme. À son arrivée, elle est acclamée. On la drape également du traditionnel manteau kazakhe bleu.
En 2001, Claudie retourne dans l'espace. Cette fois-ci, elle se dirige vers la station spatiale internationale qui est en construction. À son arrivée dans l'ISS, elle retrouve avec ses compagnons de vol, trois astronautes déjà à bord.
Jusqu'à aujourd'hui, pour 10 hommes astronautes, chez les femmes, il n'y en a qu'une. Pourtant la spationaute française n'a jamais été intimidée. "Jamais à aucun moment je n'ai senti une différence. Il y a une notion d'équipage qui partage une aventure de l'humanité, donc hommes et femmes dans leur diversité."
Après s'être rendue deux fois dans l'espace, Claudie Haigneré deviendra ministre à deux reprises. Aujourd'hui encore, elle reste la seule Française à avoir vu la Terre à 400 km d'altitude.
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