La vague écologique qui a déferlé sur la France lors des élections municipales va-t-elle donner un coup d'arrêt au déploiement de la 5G sur le territoire ? Invité de la matinale de RTL ce lundi 29 juin, le nouveau maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, a affirmé qu'il souhaitait "ouvrir le débat sur la 5G" alors que la métropole bordelaise fait partie des territoires français retenus par l’Arcep (autorité de régulation des télécommunications) pour tester une plateforme d’expérimentation 5G dans les prochains mois.
"Je trouve totalement inadmissible qu'on puisse imposer la 5G sans expliquer, sans discuter, sans voir ce que sont les aspirations des habitants. Vous savez, je suis avocat dans le civil, je me suis battu ces dernières années contre Linky. Je n'aime pas les techniques imposées. La 5G mérite un vrai débat, il faut indiquer à nos concitoyens quels sont les dangers de la 5G, il y a des dangers de la 5G, et je pense qu'il faut mettre cette discussion sur la table pour que les Bordelaises et les Bordelais n'apprennent pas du jour au lendemain que leur territoire est couvert par la 5G", a-t-il expliqué.
Cette prise de position fait écho à l'une des propositions de la liste "Bordeaux respire" qu'il a menée à la victoire aux élections municipales à Bordeaux. Le candidat Pierre Hurmic y promettait d'obtenir un moratoire sur l'expérimentation par la ville du réseau 5G et de lancer un grand débat public autour du déploiement de cette technologie.
Comme à Bordeaux, plusieurs maires écolos fraichement élus ont manifesté leur opposition à la 5G pendant la campagne. A Nantes, Grenoble ou Besançon, ils se sont interrogés sur l'impact de la 5G sur la santé et l'environnement et ont dénoncé le poids de plus en plus important pris par la technologie dans la société. Mais, ils ne devraient pas avoir les moyens d'empêcher les opérateurs de déployer leurs antennes et le futur réseau.
Sur Twitter, l'avocat spécialiste des réseaux télécoms Alexandre Archambault a rappelé que dans une décision datant de 2011, le Conseil d'Etat avait jugé que "seules les autorités de l’Etat désignées par la loi (ministre, ARCEP, ANFR) sont compétentes pour réglementer de façon générale l’implantation des antennes relais de téléphonie mobile". "Un maire ne saurait donc réglementer par arrêté l’implantation des antennes relais sur le territoire de sa commune, sur le fondement de son pouvoir de police générale", estimait ainsi l'institution publique.
Contacté par RTL, l'avocat explique que "compte tenu des obligations de déploiement, de respect des puissances d'émission et d'intégration environnementale, la marge de manoeuvre des collectivités sera quasi-nulle une fois que les licences auront été attribuées d'ici la fin de l'année". "Concernant Bordeaux, elle est d'autant plus réduite que la métropole s'est engagée auprès de l'Arcep à faciliter les expérimentations", souligne-t-il.
Le climat actuel de défiance envers la 5G ne devrait pas empêcher le gouvernement tenir son calendrier. Malgré le recours déposé devant le Conseil d'Etat par des associations, le moratoire demandé par la Convention citoyenne et les dizaines d'antennes relais qui ont été prises pour cible à travers le pays ces dernières semaines, l'exécutif a maintenu les enchères pour l'attribution des fréquences fin septembre en vue d'un lancement commercial avant la fin de l'année. Les résultats des évaluations de l'Anses sur les effets de la 5G sur la santé sont attendus au premier trimestre 2021.
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