Le virus de la Covid-19 mute depuis désormais plusieurs mois. Après le variant britannique, dont la circulation augmenterait "de 50% par semaine", selon le ministre de la Santé Olivier Véran, c'est au tour des variants sud-africain et brésilien d'inquiéter les autorités sanitaires françaises.
Ces derniers jours, des cas de patients atteint du variant d'origine sud-africaine ont été détectés en France, et quatre cas du variant brésilien ont été trouvé depuis le 3 février, a indiqué Olivier Véran, à l'occasion du point presse hebdomadaire du gouvernement, jeudi 4 février. "Nous ne leur céderons aucune once de terrain", a-t-il ajouté.
Le ministre de la Santé a indiqué que ces deux variants "inquiètent encore davantage, d'abord parce qu'il existe moins de données sur les infections qu'ils entraînent, ensuite parce que certaines études tendent à montrer qu'il y a davantage de réinfections, et enfin parce que nous manquons d'éléments pour être pleinement sûrs que les vaccins seraient aussi efficaces sur ces variants".
Comme son nom l'indique, le variant sud-africain a été détecté pour la première fois en Afrique du Sud. Selon l'infectiologue Odile Launay, "il semble qu'il soit susceptible d'entrainer plus de formes sévères".
Le variant brésilien a quant à lui été trouvé au Japon, chez des personnes revenant du Brésil. En un mois, il est devenu majoritaire dans la région de Manaus. "Tous les indices indiquent déjà que [ce variant] est plus contagieux", assurait fin janvier le chercheur Felipe Naveca, qui étudie les mutations du virus dans la région.
Les variants sud-africain et brésilien comportent une mutation en commun : elle est appelée E484K. C'est elle qui soulève tout particulièrement les interrogations des chercheurs. Selon le professeur de microbiologie à l’Université de Cambridge Ravi Gupta, interrogé à la mi-janvier par l'AFP, elle semble capable de diminuer la reconnaissance du virus par les anticorps, et donc sa neutralisation.
Comme l'a mentionné Olivier Véran, l'une des principales questions qui se pose vis-à-vis de ces vaccins, c'est donc de savoir s'ils peuvent résister au vaccin. Si Pfizer/BioNTech a assuré que son vaccin était efficace contre les variants britannique et sud-africain, d'autres études sont moins encourageantes. La firme Johnson & Johnson a notamment indiqué que son vaccin était plus efficace lors des essais cliniques aux Etats-Unis (à 72%) qu'en Afrique du Sud (à 57%), où le variant est devenu largement majoritaire. Quant au variant brésilien, on ne dispose aujourd'hui d'aucune preuve formelle de sa résistance ou non aux vaccins.